Deux frères et une passion pour les animaux

Il existe un peu partout en France des personnes qui consacrent la majeure partie de leur temps et leur argent à la sauvegarde d'espèces qui sont en train de disparaître dans la Nature.
Partout en Europe, les gouvernements ont compris qu'il fallait associer aux scientifiques et aux parcs zoologiques, ces particuliers, qui sont tellement passionnés et pleins de compétences qu'ils arrivent à faire naître chaque année des dizaines de petits d'espèces rares.

Partout, sauf en France.

A cette date (20-12-2002), la France est le seul pays en Europe où les éleveurs familiaux (non professionnels) sont pourchassés comme les pires des assassins.
Car la France, violant un règlement communautaire, ne reconnaît pas la validité de la bague fermée inviolable qui permet de garantir qu'un oiseau est bien né dans un élevage et qu'on ne l'a pas prélevé dans la Nature.
En privant les éleveurs de la seule preuve qu'ils puissent apporter qu'un oiseau est né dans leur élevage, la France peut continuer à prétendre que tous leurs oiseaux sont nés dans la Nature et à les poursuivre impitoyablement devant les tribunaux pour prélèvement d'oiseaux dans la Nature.

Si Jean-Claude et Maurice habitaient dans un autre pays européen, les hommes politiques et les médias viendraient les féliciter pour leurs réussites d'élevage et leurs actions en faveur de la sauvegarde des espèces.
Mais ils habitent en France et risquent 6 mois de prison et 60 000 F d'amende, car ils élèvent des canards…
Quel abominable crime, en effet…
Aussi il n'est pas possible de citer leur nom.

Pourtant, ce sont des personnes compétentes, sympathiques et passionnées.
Il était donc normal qu'une association de protection des animaux comme ProNaturA France leur rende un hommage amplement mérité.

Il est rare que deux frères partagent la même passion et cela méritait d'être souligné.
Il se complètent parfaitement et si l'un veut partir en vacances , l'autre peut s'occuper des animaux, c'est appréciable.

En matière de bien-être animal, ils auraient plutôt des leçons à donner à ceux qui se sont autoproclamés " protecteurs des animaux ".
En effet, leur élevage est abondamment planté d'arbustes, d'iris et de fleurs qui embellissent les lieux en même temps qu'ils offrent une multitudes de cachettes où peuvent nicher les animaux. Un circuit d'eau (avec une pompe), qui serpente dans les différentes parties de l'élevage, est là pour démontrer que même si on n'a pas de ruisseau à proximité, il est tout de même possible d'élever des canards en ville. Et ainsi de reconstituer un petit coin de nature.

Le pourtour de l'élevage est muni de multiples volières qui permettent de séparer les jeunes de différentes espèces ou de différents âges, ou même des familles au grand complet.
Un enclos séparé accueille tous les jeune adultes.
Le secret de la réussite est sans doute là : il ne faut pas mélanger des canards de toutes espèces et de tous âges.
Un bâtiment spécial abrite également la pièce d'élevage des canetons. Les éleveuses sont dotées d'un système de goutte à goutte qui évite bien de la mortalité.

Le bien-être animal est une notion subjective largement exploitée par nos adversaires qui voudraient voir disparaître les élevages familiaux. Cependant, il est composé de quelques éléments objectifs ; un bien-être objectif peut se définir comme avoir une nourriture appropriée, ne pas être malade, et être protégé contre les prédateurs.
Or des prédateurs , il y en a pléthore.
Il suffit d'une nuit à une martre, une fouine ou une belette pour anéantir un élevage de 200 canards.
Martres et belettes, qui justement avaient été enlevées par le Ministre vert Yves Cochet de la liste des espèces nuisibles, que l'on peut tuer en tout temps tellement leurs dégâts sont répétitifs, importants et traumatisants pour l'éleveur, puisqu'en général elles tuent tout pour ne consommer au final qu'une seule bête…

Donc, les mêmes personnes d'un côté nous réclamaient au nom du bien être animal de protéger nos animaux que nous aimons des prédateurs, et de l'autre nous interdisaient de
les défendre des prédateurs. Là est résumée toute l'incohérence et l'irrationalité des écologistes de salon.
Ceux-ci ne savent pas ce que c'est que d'aimer un animal. Ils n'ont jamais vu éclore un caneton ou un oisillon, ne les ont jamais nourris, soignés et ne s'y sont pas attachés comme nous nous y sommes attachés.

Jean-Claude et Maurice ont donc installé une double clôture électrique qui permet d'éviter pas mal d'intrusions, mais pas toutes.

Lorsqu'on s'assoit au milieu de ce petit paradis et que l'on voit des espèces magnifiques comme les pilets des bahamas, les sarcelles à faucilles, du cap, les souchets d'argentine, les siffleurs du Chili, les sarcelles à ailes bleues, etc., venir vous frôler ou même quémander un peu de nourriture, on est envahi d'une très grande sérénité.
On déstresse. On n'a plus envie de partir.

On comprend alors pourquoi, malgré la menace des peines absurdes de prison et d'amende, des milliers de Français résistent, cachent leurs animaux et n'accepteront jamais de perdre le paradis qu'ils ont créé dans ou autour de leur maison.

Et on se dit que si les autorités au lieu de combattre l'élevage familial amateur, (de quelque espèce animale que ce soit) le favorisait et l'encadrait par des scientifiques au service de la sauvegarde des espèces rares, il y a aurait bien moins de jeunes désoeuvrés dans les banlieues et bien moins de personnes stressées et de violence dans la société.

Jean-Claude et Maurice donnent de nombreux conseils aux jeunes pour bien élever leurs animaux. C'est tout à leur honneur.
Cette année, les dendrocygnes d'Eyton et à ventre noir ont bien reproduit. Les veufs non. Pourquoi, mystère ?
Ils pensent déjà à la saison des expositions où ils présenteront leurs plus beaux sujets.
D'autant que Maurice est également célèbre en exposition pour ses très belles poules Wyandottes naines. Il a commencé par les dorées à liserés bleus ou noirs et les maillées brun.
Les Wyandottes naines, depuis longtemps sélectionnées, ont toutes les qualités : bonnes pondeuses, bonnes couveuses, bonnes mères et possèdent une superbe palette de coloris.
Il travaille depuis plus récemment les fauves et les très rares rouges.
Avec déjà de bons résultats.

Mais Maurice est inquiet.
D'abord, il vient de tomber au chômage. Et ensuite, il sait qu'en Allemagne et en Suisse, la branche fondamentaliste des écologistes a demandé au gouvernement de publier des listes de races d'animaux domestiques à interdire. Et cela va venir en France.
D'après les autoproclamés " protecteurs des animaux ", certaines races seraient dotées de caractéristiques physiques qui feraient de leur vie un véritable cauchemar.
Le Land de Hesse en Allemagne est déjà passé à l'action et va interdire les races que les écologistes extrémistes jugent " handicapées ". (Notamment les races qui ont des pattes courtes comme les chiens teckels ou basset, les poules françaises courtes pattes ou les poules japonaises Nagasaki, les animaux qui ont les yeux rouges, les oiseaux qui ont le plumage frisé, ou une huppe, les chats blancs, les canaris blancs, les pigeons culbutant, les poules qui ont des plumes sur les pattes, les oies de Toulouse parce qu'elles ont trop d'embonpoint, les lapins de race " bélier " qui ont des oreilles tombantes… soit à peu près 70% des animaux de races).
Or, Maurice élève aussi des poules géantes de races " Brahma " qui ont des plumes sur les pattes et qui sont donc sur la liste noire des écologistes intégristes.
Si on lui interdit d'élever ses animaux, qu'est ce qui lui restera ?

Alors Maurice se pose légitimement cette question :
Quand donc quelqu'un arrêtera les écologistes extrémistes de détruire notre passion pour les animaux ?

ProNaturA France


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