LA FAMILLE CRECHE : UNE EXPERIENCE AU SERVICE DE LA SAUVEGARDE ET DE LA PROMOTION DU MOUTON SOLOGNOT |
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Peut-on vivre d'une race locale ? " est une question qui est fréquemment posée à la Fédération ProNaturA France.
Nous avons eu le plaisir de rencontrer Didier Crèche qui nous a accordé un peu de son temps pour nous conter une histoire qui sort franchement des sentiers battus.
Au début des années 1980, il possédait un élevage intensif de mouton vendéens. Mais plus de 500 brebis ne suffisaient même pas à dégager un salaire de Smicard, sans vacances et pour largement plus de deux fois 35 H par semaine. Il connu alors de graves difficultés économiques qui auraient pu le conduire à la faillite.
Un pari risqué est pris : produire des poulets fermiers (dont quelques sujets de race locale : la poule de Contres) et des canards gras (nourris aux céréales produites sur la ferme), ainsi que de la vache Limousine
Mais le succès du GAEC de la Faubonnière s'explique sans doute par le fait qu'il élève, transforme et commercialise essentiellement en vente directe ses animaux.
De longue date passionné par les moutons, Didier Crèche ne peut se résoudre à les abandonner. La race la mieux adaptée au climat très humide et au sol argileux de la Région est la race locale : la race Solognote. C'est un mouton qui surprend toujours les néophytes avec son pelage roux.
La race ovine Solognote a malheureusement connu le triste déclin de la grande majorité de races locales rustiques. Ses effectifs atteignaient 300.000 tête en 1850.
Aujourd'hui, les moutons Solognots représente pour le GAEC un complément de production bien valorisé.
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Les femelles sont vendues en tant que reproductrices, soit à des agriculteurs, soit à l'exportation, soit à des particuliers qui en ont assez de passer la tondeuse et veulent participer à la sauvegarde d'une race menacée. Il est en de même de quelque mâles.
Cependant, la majorité d'entre eux sont engraissés et leur viande est valorisée en vente directe sur l'exploitation.
Aujourd'hui, grâce au dynamisme du Flock Book, qui regroupe 34 éleveurs, la race se porte mieux, mais demeure encore à faible effectif. Didier Crèche a poursuivi son engagement en faveur de la race en devenant le président du Flock Book.
Afin de faire reconnaître les qualités organoleptiques de la viande de Solognotes, les éleveurs développent une marque " Agneau de race Solognote " qui permet une identification et une promotion de cette production. Pour faire connaître et promouvoir la race, les éleveurs essaient d'être présents dans de nombreux comices. Si vous vous rendez au Salon de l'Agriculture, vous aurez la chance de pouvoir l'admirer tous les ans.
Enfin, pour tous ceux qui aiment faire un geste pour la biodiversité, il y a au moins eux manières de participer à sa sauvegarde :
La morale de cette histoire, c'est que finalement, il n'est pas toujours facile de ne vivre que d'une race locale. En revanche, lorsque celle-ci est associée à une production susceptible de produire suffisamment de revenus rémunérateurs et stables, cela devient possible.
Donc, avant de vous lancer, surtout si vous vous installez pour la première fois à la campagne, réfléchissez longuement aux différentes productions que vous pouvez réalisées, et surtout, à leur complémentarité. Pour ProNaturA France J-E EGLIN ![]() |