ANALYSE DU RAPPORT GENERAL
DES " RENCONTRES ANIMAL ET SOCIETE "

Représentant plus de 200.000 Français, la fédération ProNaturA France a souligné ce qu'elle considérait ne pas être correct d'un point de vue éthique durant les " Rencontres Animal et Société " et notamment :
- l'oubli plus que fâcheux d'inviter les représentants des Français qui possèdent le plus d'animaux : les éleveurs d'agrément (d'autres espèces que les chiens, la SCC étant seule présente) et l'acharnement contre ceux-ci, au lieu d'essayer de les faire participer à la protection des animaux.
- une inégalité de traitement des associations de protection au profit de celles dirigées par des vedettes du showbiz ou du microcosme parisien
- des dysfonctionnements divers comme la présentation de propositions dites " consensuelles " alors qu'elles ne l'étaient pas (comme l'interdiction des petites annonces). Etc.

On pouvait donc craindre le pire quant à la conclusion de ces Rencontres.

Pourtant, le rapport final du rapporteur général, le Conseiller d'Etat Thierry Tuot, est une synthèse intelligente et pondérée qui vient sauver l'ensemble des Rencontres.

Tout part d'un constat partagé : " En premier lieu, les animaux sont victimes d'une anthropologisation excessive. On a tendance à prêter aux animaux des réactions, des intentions, des comportements, des besoins, identiques aux nôtres ". (page 6).
ProNaturA France dénonce cela depuis sa création et c'est précisément la raison pour laquelle notre fédération promeut une " protection non anthropomorphiste des animaux ".
Et Thierry Tuot de souligner, tout comme nous, que cette anthropomorphisation peut être sources de maltraitance. (Exemple : donner à un chien les prérogatives de chef de meute, en lui permettant de dormir dans le lit, puis lui retirer subitement ces prérogatives le déstabilise dans son comportement).

En outre, " omniprésent, essentiel, inséparable de l'homme, jamais l'animal n'en aura été autant méconnu. Quand l'immense majorité de la population vivait des animaux, avec eux, ou malgré eux, il n'était pas nécessaire d'énoncer les principes de la vie animale pour qu'ils fussent pris en compte. ". (page 14).

Ce constat étant fait, deux voies pouvaient être choisies par le Président de la République et le Gouvernement :
- soit ils suivaient les associations radicales de protection qui prônent des interdictions en tout genre (interdiction des zoos, de la fourrure, des nouveaux animaux de compagnies, des transports, des petites annonces d'animaux, etc.).
- soit ils suivaient les organismes et associations de protection à buts humanistes, comme ProNaturA France, qui pensent que, même si l'Homme est imparfait, il faut croire en lui et lui donner les moyens de s'améliorer.
Pendant toute la durée des Rencontres, ProNaturA France a fait valoir que si l'on voulait concrètement améliorer la condition des animaux, il fallait en priorité, améliorer la formation et l'information des possesseurs d'animaux sur les besoins essentiels de ceux-ci. Car pour nous, protéger les animaux a deux sens :
- leur assurer une bien-traitance c'est-à-dire bien les installer, bien les nourrir, bien les soigner, bien les comprendre
- les protéger de la disparition lorsque les espèces ou races sont à faibles effectifs ou menacées.

Le Président de la République, le Ministre de l'Agriculture et leurs représentants n'ont pas suivi les appels aux interdictions en tout genre, attentatoires aux libertés publiques, pourtant souvent prônées à grands coups de campagnes de lobbying et à grands bruits dans les médias par des " vedettes" .
Il y a là un certain courage que l'on peut applaudir.

La volonté d'ultra-minorités proactives ne saurait s'imposer à la majorité, même si elles sont représentées par des " vedettes ". Cela est rassurant pour la démocratie.
Souhaitons que cela dure.

C'est donc la solution pédagogique et participative de mieux former et informer les acquéreurs, possesseurs et utilisateurs d'animaux, prônée par la fédération ProNaturA France qui a été retenue.

Thierry Tuot entend " Réintroduire l'animal dans la société, par un nouveau partenariat ". C'est un objectif auquel nous souscrivons.

" Le " grand public " doit être la première cible d'un effort d'information ". (Page 14)
Cela se fera par la formation des enfants d'âge scolaire, et par la contribution des médias.
Nous avons fait plusieurs propositions, notamment l'organisation de demi-journées de formation dans les jardineries animaleries sur les " bonnes pratiques et bonnes méthodes d'élevages pour rendre heureux ses animaux " .

" Enfin, les propriétaires, chaque jour plus nombreux, d'animaux de compagnie, doivent impérativement être mieux informés des besoins et exigences de leurs compagnons avant toute acquisition, et des responsabilités qu'ils prennent " (page 15).

Cette solution sage relève du juste équilibre entre liberté et responsabilité.
En effet, beaucoup d'abandons s'expliquent par le fait que les acquéreurs ne connaissent pas bien les besoins des animaux et les contraintes que cela peut entraîner.

Et Thierry Tuot cite les différents vecteurs d'informations : un site internet, un fascicule édité par un club de race ou une animalerie, etc.
Or, précisément, la délivrance et l'amélioration des connaissances et des informations sur les besoins des animaux est l'œuvre quotidienne de ProNaturA France, que ce soit sur son site internet ou par la mise en relations avec des éleveurs chevronnés et des clubs de races.

Thierry Tuot n'hésite pas à dire que : " Les professionnels savent que leurs intérêts de long terme passent par une information qui dans certains cas dissuadera de l'acte d'achat : ils ont beaucoup plus à souffrir du retentissement dans l'opinion des cas de maltraitance dus à un commerce ignorant des capacités réelles de l'acheteur pour ne pas préférer manquer une vente par prudence, plutôt que d'en réaliser qui, par les conséquences qu'elles peuvent avoir, mettraient peu à peu fin à toute possibilité d'activité en la matière. ". Il a parfaitement raison.

Une nouvelle façon de gouverner : la convention de filière

Pendant trop longtemps, les décisions importantes pour les animaux ont été prises par arrêté, dans le secret des cabinets ministériels, souvent en fonction des convictions personnelles du Haut fonctionnaire chargé du dossier, ou sous l'effet d'une " rencontre entre un dirigeant politique de premier plan ne connaissant rien au dossier et une star du showbiz cherchant à l'influencer ". (cf Rencontre Jospin/BB et la catastrophique adoption de la convention de " protection des animaux de compagnie " qui fait disparaître certaines races).

Partant du constat que cette façon de procéder a engendré une réglementation beaucoup trop complexe ou ayant les effets inverses que ceux attendus pour les animaux, il fallait faire œuvre de rupture et de nouveauté.

C'est chose faite avec l'invention de la " convention de filière ".
Il s'agit d'un " partenariat avec les filières, auxquelles un cahier des charges déléguera l'atteinte d'objectifs, sous le regard des parties prenantes et le contrôles des pouvoirs publics ".
Le but est de réunir autour d'une table tous les acteurs et de les faire dialoguer pour aboutir à leur faire proposer des améliorations de façon consensuelle.
C'est la poursuite du principe des Rencontres. Cela ne peut marcher qu'à la condition : - que certains acteurs ne soient pas oubliés (exemple : éleveurs d'agrément).
- que les décisions soient véritablement consensuelles, c'est-à-dire qu'elles aient l'approbation de tous.
Nous y veillerons.

Voir en annexe une illustration concernant la convention de filière de l'élevage et du commerce du chien.

Nous approuvons cette façon démocratique de gouverner, les décisions importantes étant réfléchies et proposées par ceux qu'elles concerneront en premier lieu.

Dès lors, on comprend très bien que ces solutions sages, démocratiques et raisonnables faîtes dans la transparence, ne conviennent pas à certaines associations radicales de protection des animaux qui ont pour seules propositions des interdictions en tout genre, et qui auront, espérons le, beaucoup plus de mal à imposer leurs idées minoritaires puisque, normalement privées de leurs armes favorites : l'opacité du lobbying et des rencontres interpersonnelles des salons du microcosme parisien.
Elles n'ont cessé de dénigrer les résultats de ces Rencontres, qui ne sont pas les interdictions qu'elles souhaitaient.

Le Président de la République et le Ministre de l'Agriculture auraient pu être aveuglés par les campagnes de communications de ces dernières et croire qu'elles représentent vraiment l'opinion de la majorité des Français.

Mais, ils ne se sont pas laissés abuser et ont bien compris que l'immense majorité des Français est attachée à la philosophie humaniste des Lumières et à une conception non véganienne de la protection des animaux.

Qu'ils en soient remerciés et qu'en soit remercié Thierry Tuot, qui fait honneur au Conseil d'Etat, à l'ENA et à la Haute Fonction Publique.

Gageons que si l'organisme de suivi des " Rencontres animal et société " continue à être présidé par Monsieur Tuot, il saura mettre en œuvre des solutions sages et équilibrées au service de l'amélioration de la condition des animaux.

Fédération ProNaturA France

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