Toujours dans la même rubrique, j'ai relevé cette fois, un texte de Jean Polge, paru dans plusieurs journaux locaux ainsi que dans la revue Aviornis parce qu!il met en évidence avec humour les contradictions et l'irrationnalité des "arguments" de ceux que les médias ont pris l'habitude de surnommer : " écologistes extrémistes".
JE SUIS UN PARFAIT ECOLOGISTE. J'ai toujours voulu appliquer à la lettre les judicieux conseils que nous prodiguent à longueur
d'année ces nouveaux écologistes en mal d'enseignement qui bien souvent ne connaissent de la gent ailée
que la "plume" qui agrémente le bas du réservoir de leur stylo et c'est ainsi que : - Je n'ai jamais mangé de viande d'aucune sorte en songeant aux terribles martyres que subissent ces gentils animaux avant d'arriver découpés en menus morceaux dans mon assiette ; en pensant à ces attendrissants agneaux, chevreaux et non moins adorables petits veaux enlevés prématurément à leur mère pour être transformés en rôtis ou escalopes. En voyant chaque jour, des dizaines de milliers de jeunes volailles accrochées par une patte, tête en bas, avant d'être sauvagement égorgées ou plumées encore toutes frémissantes. - Je n'ai jamais mangé d'omelette ni consommé d'oeufs pas plus que leurs dérivés, ni même de petits gâteaux rien qu'à l'idée de l'horrible avortement que l'on faisait subir à ce petit embryon ; j'ai également une pensée émue envers les tonnes de caviar ; oeufs issus de la césarienne mortelle des mamans esturgeons. - Que dire de tous ces crustacés et mollusques plongés vivants dans l'eau bouillante avant d'être cuisinés ; à cette idée, j'ose à peine évoquer la fin de leurs proches parents les moules et les huîtres brûlées vives par la projection sur leur pauvre corps meurtri des violents acides corrosifs issus des citrons et du vinaigre, puis précipitées encore agonisantes dans notre bon suc gastrique. - Depuis mon plus jeune âge, on m'a toujours appris que toutes les espèces vivant sur planète, les végétaux possédaient le système sensitif le plus sensible et le plus développé qui soit ; il n'est qu'à constater les effets désastreux à leur égard des moindres changements de température ou d'hygrométrie ; aussi fort de cet enseignement primordial et afin de les préserver de toute souffrance inutile, je n'ai jamais consommé aucun végétal. Loin de moi l'idée d'écarteler une salade vivante avant de la faire mariner dans de la moutarde ou d'écorcher vif un radis avant de le plonger dans du sel et de le croquer ensuite avidement. Il me serait insupportable de faire bouillir des légumes pour la soupe ; encore moins admissible le fait de ravir aux arbres, ces adorables bébés afin de les déguster ; rendez-vous compte Messieurs... prendre une cerise, lui arracher la queue à vif... avant de mordre ses petites fesses bien rosées... pauvres de nous ! - Et puis... toutes ces jolies fleurs que l'on étête allégrement en pleine croissance pour le seul plaisir de les laisser agoniser à petit feu dans un beau vase de cristal. - Et puis... il y a Mesdames, vos bas et vos affriolants dessous en soie qui proviennent de l'ébullition de ces jolis petits cocons. - Et puis... il y a tous nos animaux de compagnies que l'on doit nourrir en privant de vie d'autres animaux. - Et puis... que dire des véhicules automobiles, ai-je le droit moral d'en utiliser un quand on sait que c'est certainement la première cause de pollution au monde ? et pourtant !!! - Et puis... et puis... et puis il y a toute l'incohérence de notre système. - Je voulais être un parfait écologiste, allant même jusqu'à ne plus respirer pour ne pas polluer l'air qui nous entoure, ne plus poser les pieds à terre afin de ne pas écraser sous chacun de mes pas une multitude de ces animalcules et insectes rampants qui peuplent notre sol ; mais hélas, j'ai un grave défaut car a n avoir voulu me soumettre aux lois implacables de la nature qui font obligation au plus fort de terrasser le plus faible pour pouvoir survivre... Je suis mort avant d'être né ! Jean Polge |
Et la France est la risée de ses voisins européens...
Pourquoi nos adversaires, aussi radicaux soient-ils, sont-ils toujours écoutés et pas nous ?
Très simple ; ils surfent parfaitement sur la distinction écologie objective, écologie subjective.
Par exemple : le naufrage d'un pétrolier qui commet les dégâts catastrophiques que l'on sait. En
toute objectivité, tout le monde ne peut s'accorder qu'à dénoncer ce fait demander qu'on en recherche
les causes, qu'on en punisse les responsables. Si vous agissez alors à ce moment-là, que vous
gueulez plus fort que les autres devant un maximum de caméras et que vous sauvez un
grand nombre de vies, le grand public ne pourra que constater que votre action est
bonne et vous acquerrez un grand capital confiance.
Ensuite sur une question subjective, c'est à dire pour laquelle la réalité peut apparaître de
prime abord différente en fonction des sensibilités de chacun, par exemple la question
de savoir si l'élevage amateur des oiseaux contribue à la disparition des espèces sauvages
des oiseaux ou si au contraire il contribue à la sauvegarde de ces espèces en milieux protégés,
alors que les milieux naturels de ces espèces sont en train d'être détruits, utilisez votre capital
confiance acquis précédemment et vous pourrez persuader tous les indécis, qui de toutes
façons ne connaissent rien à l'élevage et n'ont jamais entendu les éleveurs exposer leurs arguments.
(Le pot de fer contre le pot de terre).
Aujourd'hui, il suffit de se coller une étiquette de "protecteur" quelle qu'elle soit, et tout ce que
vous dites est immédiatement vrai. D'ailleurs si vous osiez faire preuve d'esprit critique,
on vous accuserait tout de suite d'être contre l'écologie donc contre la Nature (comme tout cela
rappelle étrangement l'hérésie des anciens temps !)
Déjà certains pays ont interdit de tailler les oreilles de certaines races de chiens (opération
totalement indolore si elle est pratiquée sous anesthésie par un vétérinaire,
faut-il encore le rappeler) ou de couper la queue des chiens, moutons, etc.
, comme cela se pratique depuis des lustres et est sans douleur lorsqu'ils sont bébés...
Des associations revendiquent l'interdiction totale de la vivisection, images choc à l'appui,
comme d'habitude.
On peut comprendre aisément le caractère excessif des revendications de ces associations
dans le fait qu'elles ne recherchent jamais une réglementation équilibrée et juste
mais visent systématiquement l'interdiction.
Le philosophe Luc FERRY s'est attaché dans certaines de ses oeuvres à démontrer ceci :
"comme il existe une extrême droite et une extrême gauche, il existe depuis la fin du 20ème siècle
une écologie extrême. En étudiant l'histoire des Idées Politiques Modernes, vous vous apercevrez très
vite qu'elle emprunte ses concepts à ces deux mouvements".
Se greffant sur ce que pourrait avoir de légitime l'écologie au sens commun, elle est en train
d'en changer la nature et de la ridiculiser.
Comme vous avez pu le lire dans n0 1 de la revue avicole 2000, sous la plume de Hans ZÜRCHER,
en Allemagne et en Suisse, notamment, des associations qui se sont auto-proclamées
"défenseurs des animaux", réclament l'interdiction pure et simple d'élever certaines races d'animaux
(aussi bien volailles que chiens, chats, moutons, etc.) parce qu'elles seraient dotées
de "handicaps", (plumes sur les pattes, barbe, grandes oreilles, etc...) qui rendraient
leur vie quotidienne insupportable et les exposeraient à attraper toutes les maladies qui passent.
D'après eux par exemple, toutes les volailles dont la structure du plumage n'est pas lisse
(comme les poules nègre-soie, les oies frisées du Danube, les pigeons frisés hongrois)
souffriraient de rhumes répétés et finiraient par en mourir.
Tous ceux qui en élèvent savent que c'est absolument faux et grotesque.
D'ailleurs, si toutes ces races étaient toujours malades, comment se fait-il qu'elles n'aient
pas déjà disparu ? La vérité est qu'elles ont traversé des siècles et des siècles sans problème,
ce qui démontre bien le caractère mensonger de tels propos.
En Allemagne, en raison de la configuration de l'espace politique, le Parti Social Démocrate
est pris au piège. Pour avoir la majorité, il lui faut s'allier, et pour s'allier,
il faut faire quelques concessions. On ne peut pas céder sur l'essentiel, l'économie serait minée,
bon alors on va céder sur les animaux. De toute façon, on ne risque rien, les éleveurs amateurs
sont une petite minorité et en plus leur travail de sauvegarde du patrimoine génétique national
d'animaux de race parfaitement adapté à leur terroir (son sol, son climat) n'est pas connu de
l'opinion publique
Les arguments les plus fous, les plus incohérents et les plus inconsistants sont exposés sans
le moindre complexe. Ainsi est-il demandé :
1. D'interdire l'élevage des lapins nains, des chats scottisch fold, des oiseaux qui ont une huppe,
etc., bref de tous les animaux qui ont des gènes létaux, car si ces gènes létaux se retrouvent
en double exemplaire, il risque d'y avoir parfois quelques petits morts-nés. Et qu'est-ce que
cela peut faire qu'il y ait un poussin ou un lapereau en moins par nichée ? A-t-on jamais prouvé
qu'un oisillon qui meurt à 4 ou 5 jours dans l'oeuf sans s'être développé souffre horriblement ?
C'est après tout une mesure de limitation des naissances comme une
autre. Si on réfléchit comme eux, alors il conviendrait d'interdire l'avortement, qui lui aussi
engendre la mort d'un foetus.
2. Interdire l'élevage de tous les animaux qui ont de petites pattes (ex. Les chiens basset, chats
rumpkin, poules nagasaki, etc.) et des animaux de basse-cour qui ont des plumes sur les pattes (ex.
Poules marans, pigeon queue de paon indien, etc.) car ils auraient "les plus grandes difficultés
à se déplacer sans entrave ". Très bien, j'irai raconter ça à mes poules marans, ça ne manquera pas
de les faire rire...(Les pauvres, si elles savaient en plus que les "défenseurs" les ont placées sur
la liste des races à interdire sous prétexte que la coquille de leurs oeufs serait trop épaisse
et que cela empêcherait parfois un ou deux poussins d'éclore).
3. Interdire l'élevage des moutons sans cornes car ils ne peuvent se défendre contre les prédateurs.
(Parce que croyez-vous qu'un mouton même avec des cornes pourrait se défendre contre des loups ?).
Malgré toutes les propositions de texte déposées périodiquement, tant au niveau national qu'européen
émanant toujours de certains membres du même parti, la production de foie gras n'est pas encore
interdite, (ce qui ne saurait tarder)
Nos adversaires ont trouvé une nouvelle astuce pour détourner cela : ils sont en train de se
battre pour que les races d'anatidés (qu'ils ont joliment affublés du nom de "palmipèdes gras"),
qui sont élevées pour fournir entre autres le foie gras, soient classées parmi les races torturées.
En effet, d'après eux, ces races, en raison de leur embonpoint, éprouveraient la plus grande
difficulté à se déplacer et à copuler, ce qui "nuirait à une vie sociale normale". Ben voyons !...
Aux termes de la loi allemande, certaines associations vont pouvoir attaquer les éleveurs pour
"élevage cruel". Mais pour savoir ce qu'est un" élevage cruel" ou "élevage torture" (Qualzüchtung),
il faut définir des critères : et tout l'enjeu est là.
Nos adversaires se battent pour imposer leurs critères. Il semble contre toute rationalité
que ce soient eux les plus écoutés. Cela n'est nullement étonnant, très tôt leurs leaders ont compris
l'intérêt qu'il y avait à intégrer un parti ou être ami avec des personnalités de ce parti pour lequel
votent environ 9% de la population.
Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de l'évolution de la situation en Allemagne, en Suisse,
etc. Vous éleveurs amateurs français, vous croyez à l'abri ; c'est bien mal connaître la détermination
de nos adversaires qui ont dans leurs rangs d'excellents juristes qui savent que désormais tout
se joue au niveau européen. Il suffirait qu'une directive européenne, ainsi rédigée :" Aucun animal
ne doit être gardé dans un élevage si l'on ne peut raisonnablement escompter sur la base de son
génotype ou de son phénotype, qu'il puisse y être gardé sans effets néfastes sur sa santé ou
son bien-être", (termes suffisamment vagues pour qu'aucun homme politique, néophyte en élevage,
ne puisse comprendre à quoi elle renvoie réellement) soit prise et ce serait la fin de toutes
les races rares d'animaux domestiques que nous avons sauvegardées pendant tout le 20ème siècle
et pour lesquelles nous nous battons chaque jour.
Alors même que la Seconde Guerre Mondiale et l'idéologie productiviste des années 60 avaient
fait plonger ces races (dont le rendement n'est pas maximal mais dont on commence à redécouvrir que,
forgées par l'Histoire et parfaitement adaptées à nos terroirs, elles ont toutes un "capital génétique"
intéressant) dans la catégorie des animaux en voie de disparition, et qu'elles commençaient
à relever la tête grâce à des particuliers passionnés et désintéressés (à mille lieues de l'image
de "personnes cupides et sans coeur" dépeintes par nos "gentils" adversaires), cette fois ce
nouvel extrémisme ne leur donnera aucune chance.
Pour être plus clair, on peut parler par image : lors de la Révolution "culturelle" maoiste en Chine,
des milliers de vases, porcelaines et oeuvres d'art ont été brisés et saccagés, des monuments détruits.
Aujourd'hui, on réalise l'erreur qui a été faite, mais c'est trop tard, et il ne viendrait plus
à l'idée de personne de détruire ce "patrimoine national".
Et bien, ce qui va se passer pour les races d'animaux est exactement la même chose. Il s'agit bien
d'une autre "révolution culturelle". Changez simplement la couleur.
La cause de tout cela ? : ce que les philosophes et les juristes appellent "anthropomorphisme".
C'est à dire, dans une première acception, selon le dictionnaire : tendance à attribuer aux êtres
et aux choses des réactions humaines.
Et aujourd'hui dans une autre acception : tendance à voir dans l'animal un être égal à l'être humain
et à vouloir lui donner les mêmes droits.
Et c'est ici que le texte de J.Polge se révèle intéressant en poussant le raisonnement jusqu'au bout,
il parvient à en démontrer l'absurdité.
Je m'explique : si c'est le fait que les animaux (êtres dotés d'un système nerveux) sont des
êtres sensibles, capables de souffrance et d'angoisse qui justifie le fait de leur donner des
droits égaux à ceux de l'Homme, alors moralement, nous devons tous devenir végétariens,
car il est impossible de tuer quelqu'un qui a le même "droit à la vie" que soit.
Mais comment allons nous faire respecter ce même droit à la vie entre les animaux ?
Comment expliquer à l'épervier qui fond sur la poule affolée, pour ne lui manger bien souvent
que le foie, alors que celle-ci palpite encore, ou au lycaon qui égorge la gazelle stressée
par des centaines de mètres de course poursuite, que celle-ci a le même "droit à la vie" que lui ?
Les animaux obéissent à leurs instincts et ceux-ci sont parfois cruels à nos yeux.
S'il est immoral de sélectionner des races d'animaux pour le plaisir gustatif (
les grosses oies de Toulouse qui donnent le si délicieux foie gras) ou le plaisir des
yeux de l'Homme (les si belles poules naines sabelpoot mille fleurs à pattes emplumées)
- c'est à dire le fait de préférer tel individu par rapport à tel autre et de sacrifier tel autre,
donc le fait de ne pas respecter "le droit à l'égalité" de chaque individu -
et si cela est considéré comme étant du racisme, est-il plus moral de sélectionner
telle plante par rapport à telle autre ?
La grande majorité des associations "protectrices" surtout anglo-saxonnes sont totalement imprégnées
d'anthropomorphisme ; d'ailleurs elles réclament pour les plantes et les animaux des droits
similaires à ceux des Hommes car pour elles : "Tout les êtres vivants sont égaux en dignité".
Il faut être bien malade dans sa tête pour appliquer des concepts qui ne peuvent être valables
que pour le genre humain (le racisme, l'égalité des droits, la prohibition de l'inceste) aux
animaux et aux plantes.
Il faut être un bon gros occidental bien repu, habitant à 80% dans des villes surpeuplées et ayant
à ce point perdu tout contact avec la nature, qu'il n'en connaît même plus le nom des rares plantes
et arbres qui l'environnent, pour ne pas se rendre compte que si tous nos ancêtres ont domestiqué
les animaux et les plantes (c'est à dire qu'ils les ont modifiées par rapport à celles qui
existaient à l'état sauvage), s'ils ont sélectionné dans un troupeau tel taureau qui donnait
plus de viande, tel brebis qui donnait plus de lait, s'ils ont rendu les légumes moins ligneux
et développé des variétés de pommes, de prunes...ayant des saveurs si différentes et s'ils ont
fixé sur des générations ces caractéristiques bénéfiques, créant ce qu'on appelle aujourd'hui
les races ou variétés d'animaux et de plantes, ce n'était certainement pas par racisme mais uniquement
pour
pouvoir manger plus et vivre mieux dans une nature au départ vraiment dure avec l'Homme.
Si la majorité de la population ne se rend même plus compte de cela, alors oui, il y a lieu de se
poser la question de l'équilibre mental du genre humain. L'écologie radicale, par sa totale
irrationnalité aboutit toujours exactement au contraire de ce qu'elle visait. Pour protéger
ces "pauvres bêtes", elle nous presse, par exemple, à longueur d'année de ne plus manger de cheval. Le cheval était abondant il y a encore un siècle, pour deux raisons: sa fonction motrice et sa chair.
Il a aujourd'hui perdu sa fonction motrice, quant à sa chair... - et combien reste-t-il de
chevaux aujourd'hui ? La même remarque vaut pour l'âne.
Et pourtant, comme dirait JP Coffe, le saucisson d'âne, c'est tellement bon !
Si l'écologie radicale n'a pas compris que tout ce qui n'est pas utile à l'Homme disparaît,
alors elle n'a rien compris.
Et de fait, elle n'a rien compris.
Bien loin de la protection réalisée par de simples citoyens amateurs qui sauvegardent au fond de
leurs jardins ou leurs prés, telle race ancienne de poules gauloises, de lapins argentés de Champagne,
de moutons noirs du Velay, de chevaux Comtois... ces associations souvent très médiatisées sont
entrées dans une logique de destruction et discréditent totalement une nécessaire et juste
"protection animale", c'est à dire un souci du bien être animal.
Ils se trompent de A à Z : ce n'est pas l'humanité des animaux qui justifie leur protection,
c'est l'humanité des Hommes qui la justifie ! Car aux droits qu'ont les Hommes sur les animaux
(les tuer pour leur viande, leur fourrure, etc.) correspondent des devoirs qui rétablissent
un équilibre et notamment le devoir de bien les nourrir, bien les soigner, bien les nettoyer,
bien les loger, bien les aimer...
Pour répondre à la bergère, je voudrais ici pousser un cri : "Halte au délire antbropomorphiste et
à une conception gnangnante et lénifiante de la protection animale".
Il s'agit de refonder une protection animale sur des bases non anthropomorphistes.
Je lance ici un appel à tous les éleveurs amateurs d'oiseaux, poissons, chiens, chats, bovins,
chevaux, insectes, reptiles, ovins, caprins, etc., vous êtes tous des citoyens responsables,
vous pouvez utiliser votre liberté d'association, liberté d'expression, vous devez défendre vos droits.
La politique n'est pas quelque chose de sale en soi ; c'est un combat pour défendre vos idées.
Si vous restez inactifs, d'autres vous imposeront les leurs (et je viens de les décrire).
En sauvegardant des animaux ou des plantes, d'espèces ou de races rares ou en voie de disparition,
vous avez trouvé un sens à votre vie. C'est une passion calme et enrichissante sur les plans
humains et intellectuels ; elle vous déstresse quand vous rentrez du travail, elle vous réjouit à
chaque naissance... Je sais, ceux qui ne la partagent pas, ne peuvent pas comprendre...
Pour vous aider, je voudrais encore vous dire ceci : nos amis allemands, les plus menacés par ces
mouvements, ont su réagir en créant une "Fédération des associations pour une protection
spécialisée de la Nature et des Espèces". Le "spécialisé" veut dire à la fois une protection
véritablement scientifique et surtout non anthropomorphiste.
Elle rassemble tous les éleveurs mais également les détenteurs de plantes (orchidées, etc.)
concernés par les textes réglementaires. Des scientifiques de renom et un grand nombre de
vétérinaires l'ont rejointe. Ils combattent jour après jour, en exposant des arguments scientifiques
et en démontrant la fausseté, l'illogisme et la dangerosité des allégations de nos adversaires.
Nous, éleveurs français, devons absolument montrer l'exemple et, dans un premier temps, nous rassembler
au sein d'un Conseil National des Eleveurs et Protecteurs des Espèces. (Ne
laissons pas l'étiquette de "protecteurs a nos adversaires car en matière de sauvegarde des espèces
rares au quotidien, nous en avons largement à leur remontrer). Cependant, le problème, globalement,
dépasse largement nos frontières.
Je lance ici un appel à tous les éleveurs européens : créons maintenant une Fédération Européenne
des associations pour une protection non antbropomorphiste de la Nature et des Espèces.
Réalisons l'Europe dans un domaine concret, montrons notre solidarité, montrons que notre passion
commune peut nous rassembler au-delà de la barrière des langues et des cultures. Attirons l'attention
des médias, des hommes politiques et de l'opinion publique sur notre rôle important de protecteurs
de la bio-diversité et acteurs de la sauvegarde d'un patrimoine génétique qui ne doit pas disparaître.
Si nous sommes capables de mettre en oeuvre une telle organisation, une telle détermination,
rassemblant des millions de citoyens, alors nous pèserons quelque chose, nous ferons entendre
notre voix et on nous écoutera lorsque se prendront les projets de règlements et directives
au niveau européen.
Sinon, d'ici à dix ans, le système vicieux du "certificat de capacité" français sera étendu à tous
les autres pays européens et les absurdes lois allemandes sur l'élevage-torture des animaux
de race seront généralisées par voie de directive (parce que la plupart des hommes politiques ne savent pas du tout à quoi elles renvoient vraiment et parce qu'on leur présente comme améliorant le bien-être des animaux, ce qui, pensent-ils est un sujet consensuel
susceptible de leur
apporter des voix).
Comme en 1930, il suffisait de lire "Mein Kampf" pour savoir ce qui allait se passer, aujourd'hui,
il suffit de lire, notamment un certain ouvrage (que je viens d'indiquer à tous vos représentants,
vous pouvez le leur demander) pour savoir ce qui nous attend. Face à ce nouvel extrémisme vert-de-gris,
l'appel qui est lancé est un appel à la résistance. Pourquoi se battre, me direz-vous si nous ne
sommes plus que 20% de la population à vivre aux côtés de nos animaux et en contact direct avec
les réalités de la Nature face à 80% d'une écrasante majorité qui ne les connaît même plus et dont
l'opinion (d'une très grande sensibilité, ce qui est au départ plutôt une qualité, mais aujourd'hui
malheureusement dévoyée) est manipulée par ceux-là mêmes dont nous venons de dénoncer le "raisonnement" ?
Parce que tout comme vous, je suis né entouré d'animaux, qu'ils m'apportent bonheur et stabilité,
que je ne conçois plus ma vie sans eux et que je souhaite aux 80% restant d'avoir un
jour la chance de découvrir cette passion.
Qu'en outre, j'aimerais que mes enfants aient la chance à leur tour de voir naître et
grandir des poussins marans, des lapereaux béliers anglais, des pigeonneaux moine de saxe, des
chevaux bretons, des canaris frisés parisiens, des poissons guppy albinos, des chiots colley et
basset normand, des chatons persans.
Employons maintenant tous les moyens légaux et juridiques à notre disposition. Sinon, il sera trop tard.
Et ça n'aura pas été faute d'avoir été prévenus....