L'AVOCETTE

Recurvirostra avosetta

Elle ne peut être confondue avec aucun autre oiseau, sa taille, sa couleur, son bec, son élégance la rendent unique.
Pas très grosse, elle ne pèse qu'environ 350 grammes, pour une longueur de la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue de 40 à 43 cm.
C'est un oiseau migrateur que l'on rencontre sur les côtes de la mer du Nord et de l'Atlantique. En France elle se reproduit en Vendée et en Camargue, elle peut être observée pendant ses migrations sur la majeure partie du territoire.
L'hiver, sur certains lacs d'Afrique orientale, il n'est pas rare d'en voir des vols immenses réunissant 20 à 30 000 individus. Elle s'envole vers ses lieux d'hivernage dès les premiers jours de septembre et revient vers son aire de nidification de mars à la fin avril.
Les couples nidifient parfois en colonies nombreuses, les nids sont situés au voisinage de l'eau dans des endroits marécageux ou sablonneux. Ce sont de petites excavations de terrain garnies d'herbe sèche et de brindilles. Les pontes s'échelonnent de la fin avril à juin. En règle générale 4 oeufs sont pondus qui sont ensuite couvés par les deux parents à tour de rôle pendant 24 - 25 jours. Les petits quittent le nid une fois secs.

Elle passe la majeure partie de sa vie les pattes dans l'eau en quête de nourriture explorant le fond avec son bec si particulier à la recherche de tout animalcule qui s'y déplace.
Son milieu préféré : les rives sableuses des estuaires, des lacs et des bords de mer, elle fréquente également les marais et les vasières.

L'AVOCETTE en captivité
Est-ce la grâce, la fragilité apparente ou l'élégance qui m'ont fait adorer l'avocette ? Nul ne peut rester insensible à sa beauté. Sa robe est finement dessinée de blanc et noir, son bec recourbé vers le haut, est la particularité qui signe l'originalité de cet oiseau. De frêles pattes semi-palmées confèrent à l'ensemble la silhouette altière de la noblesse des marais que sont les limicoles.

Éleveur d'anatidés depuis quelques années, je tombais un jour sous le charme d'un couple de ces oiseaux qui me furent offerts par un ami ; connaisseur en limicoles depuis déjà bien longtemps.

J'ai toujours été surpris par la tranquillité et la douceur de mes pensionnaires qui sont bagués et donc nés en captivité.
Ils sont installés dans une volière dont l'armature est constituée par des arceaux de serre horticole recouverts d'un filet. Le sol est couvert aux deux tiers par du gazon régulièrement tondu dans lesquel elles chassent volontiers les fourmis et autres insectes. Le troisième tiers sert de décor à l'ensemble. Rehaussé de 40 cm par un muret de galets, cette partie a été remplie de compost végétal sur lequel j'ai posé des souches et bois morts divers, des rochers et quelques végétaux plantés pour agrémenter l'ensemble. Au milieu un bassin promenade bétonné (peu profond et vidangeable) a été aménagé.

La nourriture se compose de 2 parties : sèche et humide. La sèche est la base du régime alimentaire, constitué par dés granulés én mélangé : 1/3 de semoulette poulets, 1/3 canards premier âge, 1/3 entretien. On peut très bien entretenir des limicoles uniquement avec cette première partie, mais si l'on veut les garder en bonne forme et les faire reproduire, la partie suivante qui concerne l'alimentation humide, est très importante. La première semaine, et ce, deux fois, par des croquettes pour chats au poisson bien trempées dans lesquelles on ajoute des petits morceaux d'éperlans, le tout additionné de vers de farine de petite taille. La deuxième semaine on met dans la soucoupe d'eau des spaghettis aux oeufs, cuits pendant 12 mn, quelques éperlans finement coupés, un peu de gruyère râpé et un peu de viande hachée, tout ceci 2 fois par semaine.

Leur caractère
Elles sont très sociables et d'humeur égale, même à la période de reproduction elles ne manifestent aucune agressivité. En cette saison le couple est très uni et les deux partenaires n'ont de cesse de se prouver leur amour par des dons de nourriture ou de simples brindilles, le tout entrecoupé de cris et de sifflements très flûtés, de petits bonds ou de grandes envolées. Cette parade nuptiale très active est formidablement diversifiée et toujours bruyante mais agréable.
Puis la femelle choisira un endroit qui est en général une dépression du sol sommairement garnie de brindilles et de plumes. Elle y déposera ses 3 ou 4 oeufs jaune-brun ou olive tachés de brun-noir qu'elle couvera 24-25 jours. En captivité, le gros problème rencontré par ceux qui ont la chance de pouvoir en élever, est le caractère sauvage et inquiet des petits qui se cachent à la première occasion. Un avion passe dans le ciel, un camion circule à proximité, un chat rode aux alentours et les oisillons se cachent jusqu'à la nuit. De ce fait ils ne s'alimentent plus et dépérissent. Le calme et la tranquillité sont indispensables à cette période.
Les parents se chargent d'apprendre à manger à leurs petits, qui recevront de la faisandine médicamenteuse qui aide à leur développement et les préserve contre d'éventuelles maladies.

Espérons que ces quelques lignes serviront à mieux faire connaître ce magnifique oiseau qui s'élève sans grandes difficultés en captivité et qui cache sous son aspect frêle, une robustesse à toute épreuve.

Dans nos volières elle ne craint qu'une chose, la stupidité de la Loi, puisque sur le territoire national l'AVOCETTE est un oiseau protégé. Puisse l'avenir reconnaître le statut de l'oiseau né en captivité !

D. et M. N. (Article tiré de la revue Aviornis)
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