Elle passe la majeure partie de sa vie les pattes dans l'eau en quête de nourriture explorant le fond
avec son bec si particulier à la recherche de tout animalcule qui s'y déplace.
Son milieu préféré : les rives sableuses des estuaires, des lacs et des bords de mer, elle fréquente
également les marais et les vasières.
L'AVOCETTE en captivité
Est-ce la grâce, la fragilité apparente ou l'élégance qui m'ont fait adorer l'avocette ?
Nul ne peut rester insensible à sa beauté. Sa robe est finement dessinée de blanc et noir, son bec
recourbé vers le haut, est la particularité qui signe l'originalité de cet oiseau. De frêles pattes
semi-palmées confèrent à l'ensemble la silhouette altière de la noblesse des marais que sont
les limicoles.
Éleveur d'anatidés depuis quelques années, je tombais un jour sous le charme d'un couple de ces oiseaux qui me furent offerts par un ami ; connaisseur en limicoles depuis déjà bien longtemps.
J'ai toujours été surpris par la tranquillité et la douceur de mes pensionnaires qui sont bagués et
donc nés en captivité.
Ils sont installés dans une volière dont l'armature est constituée par des arceaux de serre horticole
recouverts d'un filet. Le sol est couvert aux deux tiers par du gazon régulièrement tondu dans lesquel
elles chassent volontiers les fourmis et autres insectes. Le troisième tiers sert de décor à l'ensemble.
Rehaussé de 40 cm par un muret de galets, cette partie a été remplie de compost végétal sur lequel
j'ai posé des souches et bois morts divers, des rochers et quelques végétaux plantés pour agrémenter
l'ensemble. Au milieu un bassin promenade bétonné (peu profond et vidangeable) a été aménagé.
La nourriture se compose de 2 parties : sèche et humide. La sèche est la base du régime alimentaire, constitué par dés granulés én mélangé : 1/3 de semoulette poulets, 1/3 canards premier âge, 1/3 entretien. On peut très bien entretenir des limicoles uniquement avec cette première partie, mais si l'on veut les garder en bonne forme et les faire reproduire, la partie suivante qui concerne l'alimentation humide, est très importante. La première semaine, et ce, deux fois, par des croquettes pour chats au poisson bien trempées dans lesquelles on ajoute des petits morceaux d'éperlans, le tout additionné de vers de farine de petite taille. La deuxième semaine on met dans la soucoupe d'eau des spaghettis aux oeufs, cuits pendant 12 mn, quelques éperlans finement coupés, un peu de gruyère râpé et un peu de viande hachée, tout ceci 2 fois par semaine.
Leur caractère
Elles sont très sociables et d'humeur égale, même à la période de reproduction elles ne manifestent
aucune agressivité. En cette saison le couple est très uni et les deux partenaires n'ont de cesse de
se prouver leur amour par
des dons de nourriture ou de simples brindilles, le tout entrecoupé de cris et de sifflements très flûtés,
de petits bonds ou de grandes envolées. Cette parade nuptiale très active est formidablement
diversifiée et toujours bruyante mais agréable.
Puis la femelle choisira un endroit qui est en général une dépression du sol sommairement garnie
de brindilles et de plumes. Elle y déposera ses 3 ou 4 oeufs jaune-brun ou olive tachés
de brun-noir qu'elle couvera 24-25 jours. En captivité, le gros problème rencontré par ceux
qui ont la chance de pouvoir en élever, est le caractère sauvage et inquiet des petits qui se
cachent à la première occasion. Un avion passe dans le ciel, un camion circule à proximité, un chat
rode aux alentours et les oisillons se cachent jusqu'à la nuit. De ce fait ils ne s'alimentent
plus et dépérissent. Le calme et la tranquillité sont indispensables à cette période.
Les parents se chargent d'apprendre à manger à leurs petits, qui recevront de la faisandine
médicamenteuse qui aide à leur développement et les préserve contre d'éventuelles maladies.
Espérons que ces quelques lignes serviront à mieux faire connaître ce magnifique oiseau qui s'élève sans grandes difficultés en captivité et qui cache sous son aspect frêle, une robustesse à toute épreuve.
Dans nos volières elle ne craint qu'une chose, la stupidité de la Loi, puisque sur le territoire national l'AVOCETTE est un oiseau protégé. Puisse l'avenir reconnaître le statut de l'oiseau né en captivité !