On connait 10 genres de Colins se répartissant en 34 espèces, dont certaines en sous-espèces géographiques.
Les plus connus sont :
Les COLINUS Colin de Virginie
Les LOPHORTYX Colin de Californie et de Gambel
Les OREORTYX Colin huppé de montagne
Les CYRTONIX Colin de Massena, et celui de Montezuma
Les CALLIPEPLA Colin écaillé
Les PHILORTYX Colin barré
Les ODONTOPHORUS Colin de Colombie ou Odontophore denté
Les plus grands sont les Odontophores, ils sont communs dans les forêts vierges de la côte orientale. Ils perchent fréquemment sur
les branches basses des arbres.
Les Colins ont en règle générale un corps trapu et ramassé, une tête parfois surmontée d'une huppe, un bec court présentant à la
mandibule inférieure deux ou trois échancrures en arrière de l'extrémité, des yeux parfois entourés d'une peau nue, des tarses
dépourvus d'ergots, des ailes relativement courtes, ainsi qu'une queue courte et arrondie composée de 12 rectrices. Tels sont les
principaux caractères propres aux colins d'Amérique.
Etant donné qu'il ne nous est pas possible de voir tous les colins dans le détail, nous n'en verrons que quelques-uns.
LE COLIN DE GAMBEL
(Gallipepla gambelii)
Cet oiseau est originaire des régions désertiques du sud-ouest des U.S.A. et l'ouest du Mexique jusqu'à la pointe de la Californie
du Sud, sans pour autant être présent sur cette presqu'île. On le nomme : "Desert Quail" (Colin du désert). D'après GULLION (1960) il
fréquente les vallées désertiques ou il trouve le couvert sous les buissons d'épineux , les tamaris, l'arroche et autres....
Il fréquente aussi la région des hauts plateaux et les pentes rocheuses à plus de 1000 m d'altitude. Plus au nord son habitat se prolonge
sur le plateau aride du Colorado.
L'importance de sa population n'a jamais pu être évaluée avec précision, cependant HENSLEY (1954) sans pour cela faire une estimation,
pense que sa densité de population est d'un couple pour 3 à 6 hectares. Cette densité fluctue en fonction de la nourriture et de
la végétation.
GUILLION (1962) fit une étude semblable dans le Névada, il arrive à la conclusion suivante : un colin pour 64 ares. C'est parmi
la végétation riche en cactés, figuier de barbarie, cierges aux grosses tiges charnues, qu'il a pu observer un couple pour 25 ares.
Mode de vie et de reproduction
Les Colins de Gambel (dont il existe 7 sous-espèces) sont des oiseaux dont la plupart sont sédentaires, ce n'est que la rudesse de
l'hiver ou l'absence de pluie qui occasionne un manque de végétation et de nourriture, qui les incite à changer de site.
L'espèce est strictement monogame. En dehors de la saison des amours, les colins vivent en petits groupes familiaux de 5 à 7
individus pouvant parfois atteindre le nombre d'une vingtaine.
Vers la fin de l'hiver les mâles deviennent agressifs, ils délimitent un territoire l'où sera chassé tout congénère.
L'époque de reproduction varie selon les régions et la température. Les pontes se situent généralement d'avril à juillet.
La femelle pond de 12 à 14 oeufs, blancs tachés de marques rousses, qu'elle ouvera seule pendant une durée de 21 à 23 jours.
Pendant ce temps le mâle nontera la garde à proximité, perché sur une branche ou autre support. En cas le danger, il fait
claquer ses ailes pour attirer l'attention du prédateur sur lui de façon à le détourner du nid et de la femelle.
A la naissance les jeunes sont pris en charge par les 2 parents, dans les premiers jours de leur vie, ils consomment essentiellement
une nourriture animale qu'ils abandonnent progressivement au profit d'une alimentation végétale.
Vers l'âge de trois mois ils deviennent indépendants, et atteignent leur maturité sexuelle l'année suivante.
LE COLIN DE CALIFORNIE
(Lophortyx californica californica)
Comme son nom l'indique, il est originaire de l'ouest des États Unis et plus précisément de Californie, il vit dans les régions boisées.
C'est en 1875 qu'il fut importé pour la première fois en France pour s'étendre ensuite à toute l'Europe. Le Colin de Californie court
et vole vite, il a horreur de l'humidité, on ne le rencontre qu'en région sèche. La nuit il aime à se percher assez haut,
il faut donc en tenir compte pour sa détention.
Par le passé, on le signalait en colonies importantes, de nos jours des groupes de 6 à 12 individus sont observés, rarement plus.
Le nid est une excavation de terrain, le plus souvent a l'abri d'un buisson ou d'un rocher, 10 à 16 oeufs y sont pondus parfois 20.
L'incubation est de 23 jours, seule la femelle couve, pendant que son mâle monte la garde à proximité.
Les deux parents s'occuperont ensuite de leur progéniture.
LE COLIN ÉCAILLÉ
(Callipepla aquamata)
Son aspect général est bleu-gris avec quelques traits noirs sur le dos. La poitrine et le ventre présentent un aspect écaillé,
les flancs sont gris-brun marbrés de lignes jaunâtre, les ailes gris-brun, la queue grise, le bec et les yeux brun noir, les pattes
ivoire.
La femelle ressemble au mâle, sauf la gorge sur laquelle il y a des lignes plus foncées. Elle de taille plus réduite.
Originaire de l'Amérique du sud ou il vit dans les régions arides. On peut le rencontrer jusqu'à une altitude voisine de 2 400 mètres.
Il s'adapte à toutes les situations, pluie ou sècheresse, et peut, d'après certains auteurs rester plusieurs jours sans boire,
trouvant l'humidité qui lui est néces-saire dans son alimentation : insectes, verdure, petites graines.
Le nid est parfois dissimulé sous un rocher ou un buisson, la ponte se compo-se de 10 à 14 oeufs que le couple couve pendant 23 jours.
Captivité
Malgré certains hivers rigoureux, ils peuvent rester en volière extérieure toute l'année, cependant un abri (climatisé en région froide)
sera nécessaire. Il est préférable de placer dans la volière un ou des perchoirs ainsi qu'une grosse pierre ou ils pourront se percher,
ainsi que des arbustes.
L'alimentation sera un granulé pour perdrix ou faisan, auquel on ajoutera un peu de mélange tourterelle, de la verdure, des fruits et
naturellement quelques vers de farine qui leur apporteront les proteines animales nécessaires. La ponte commence vers la fin avril
et s'échelonnera jusqu'en juillet. Bien que certaines femelles couvent en volière, ce qui est assez rare, il est préférable de confier
les oeufs à un incubateur qui sera réglé sur 3805 avec une humidité d'en-viron 40% pendant l'incubation et 60 à 65% à l'éclosion.
Il n'est pas conseillé de confier les oeufs à une poule naine, si en général l'incubation se passe sans problème, il n'en n'est pas
de même pour l'éclosion ou de nombreux jeunes pourront périr écrasés.
A leur naissance, les poussins seront installés en éleveuse sous une température de 32 à 34 °C. Ils recevront une alimentation destinée
aux perdrix ou faisandeaux sous forme de semoulette, et l'eau sera distribuée dans des abreuvoirs destinés aux canaris pour
ne pas qu'ils puissent s'y tremper.
Il est préférable de ne pas les éjointer, ils aiment se percher; èjointés ils ne pourraient atteindre les perchoirs.
Auteur : Jean-François DUBOIS