ProNaturA-France
Varenne des animaux : des avancées, mais des agressions inacceptables
à l'égard des 8 millions de familles françaises passionnées d'animaux

La Fédération ProNaturA France a été présente aux rencontres " Animal et Société " improprement appelées " Varenne de la protection animale " qui ont commencé en mars et s'achèveront début juillet.
Il y a deux conceptions de la protection des animaux :
- l'une qui suit la philosophie véganienne et est largement représentée par des associations dirigées par d'anciennes vedettes des médias ou du showbiz et dont le slogan est : " Les animaux ne doivent pas nous servir d'aliments, de vêtements, de sujets d'expérience ou de divertissement ". La plupart des demandes de ces associations sont des demandes d'interdictions ou d'alourdissement de la réglementation (interdiction des animaux dans les cirques, les zoos, du foie gras, des petites annonces d'animaux, etc.)
- l'autre qui suit la philosophie humaniste des Lumières et qui au lieu de détester l'homme, cherche à lui donner, par la formation, le conseil et l'encouragement à l'initiative, les moyens de s'améliorer. Notre Fédération promeut cette seconde conception, qui est celle de l'immense majorité des Français, et a présenté de très nombreuses propositions en rapport avec elle.
S'agissant d'un Gouvernement qui prône la rupture avec la paralysie et les situations ubuesques souvent engendrées par un empilement de trop de réglementations et souhaite simplifier pour améliorer, nous attendions une attitude différente et comme la majorité des Français, nous risquons d'être déçus.

Les responsables, beaucoup trop influencés par les relations interpersonnelles du showbiz, n'ont pas compris qu'il existait deux conceptions de la protection des animaux et que les demandes d'interdictions ou de limitations de tout genre demandées " au nom de la protection des animaux " allaient à l'encontre des pratiques et des souhaits de l'immense majorité des Français qui sont passionnés d'animaux et en possèdent beaucoup.
Lorsque certains proposent, par des phrases alambiquées, d'interdire les petites annonces d'animaux ou la vente des quelques animaux occasionnellement reproduits par les particuliers, ils ne se rendent pas compte que cela ne concerne pas que les chiens et les chats, mais tous les animaux et qu'ils vont à l'encontre d'une liberté publique exercée par plus de 8 millions de Français qui sont des éleveurs familiaux de loisirs, dont ils vont provoquer l'opposition et la colère.
Si l'élevage amateur rapportait quelque chose, il y a longtemps que tous ces particuliers seraient passés professionnels pour pouvoir vivre de leur violon d'Ingres. Mais l'élevage amateur (qui vient du verbe latin amare = aimer) est à 99 % déficitaire.
L'argent des loisirs est investi par ces particuliers pour bien installer, bien nourrir et bien soigner leurs animaux. Cela fait vivre de nombreux professionnels (vétérinaires, vendeurs d'aliments et de matériel, etc.). En outre, de nombreux éleveurs de loisirs sauvegardent des races ou des espèces à faibles effectifs, qui, sans eux, auraient disparu.
A l'issue de ces Rencontres, la Fédération ProNaturA France espérait que le Gouvernement suivrait la voie humaniste et lancerait des actions incitatives faisant participer le plus grand nombre à la protection des animaux et des espèces. Apparemment, on n'en prend pas le chemin.
Certaines associations sont très choquées de voir des animaux dans les zoos ou les cirques, mais pas du tout choquées qu'on ne vaccine pas les animaux contre certaines maladies dont les vaccins existent pourtant, et que ces mêmes animaux, reproducteurs et jeunes, soient massacrés préventivement par centaines de milliers lorsqu'une épidémie arrive, alors qu'il eût été facile de les protéger et les épargner.
Ce n'est pas notre conception d'une protection concrète et raisonnable des animaux.

Au rang des points positifs :
1°) Affirmer et développer le rôle social de l'animal
2°) Promouvoir une politique urbaine prenant en compte la présence de l'animal dans tous ses aspects
3°) Apposer un label " Animal et société " sur les guides de bonnes pratiques professionnelles établis en concertation par l'ensemble des acteurs intervenant dans ce domaine
4°) Informer les acquéreurs potentiels puis accompagner les acquéreurs d'animaux (c'est ce que fait la Fédération ProNaturA France toute la journée et c'est ce qui aide le plus les propriétaires à assurer une bientraitance aux animaux : bien les nourrir, les comprendre, les installer, etc.)
5°) Renforcer et développer la connaissance et le " respect de l'animal " dans les temps scolaires et périscolaires.
C est une belle victoire de ProNaturA France que d'avoir protégé les enfants. On revient de loin. Au départ, certains voulaient que toutes associations puissent entrer à l'école pour donner des cours de " protection animale " assortis d'ateliers " découverte du végétarisme ".
Pour protéger les enfants de tout prosélytisme, ProNaturA France a mobilisé les parents d'élèves et proposer que seuls les enseignants puissent donner des cours de " respect de l'animal " selon des programmes établis par des spécialistes de l'Education nationale après avis des syndicats vétérinaires.

Au rang des points négatifs :
1°) On attendait des Rencontres véritablement démocratiques ou toutes les parties liées aux rapports homme-animaux pourraient s'exprimer. Or, mise à part la Société centrale canine, aucune association d'éleveurs familiaux de loisirs n était invitée. Dès lors, on peut se demander quelle est la crédibilité de telles Rencontres qui excluent les Français qui ont le plus d'animaux. Cela posera des difficultés au moment de l'application des règles qui ne seront pas acceptées par une majorité.
Pire, les éleveurs amateurs sélectionneurs ont très souvent servi de boucs émissaires, accusés de tous les maux, sans même pouvoir s'exprimer ou se défendre. Où est le respect des principes de l'Etat de droit et du principe du contradictoire ?
2°) Le site des " Rencontres " a connu des dysfonctionnements graves.
La démocratie, c'est le fait que chacun puisse s'exprimer librement.
A la mise en ligne du livre ouvert, nous avons applaudi. Toutefois, un grand nombre de nos adhérents nous a alerté sur le fait que leurs messages ne figuraient pas sur le livre. Nous avons testé et constaté que les nôtres n'étaient pas affichés non plus.
Pire, en lisant les messages, nous avons constaté que la quasi totalité des témoignages retenus et affichés vont dans le sens d'une conception véganienne de la protection des animaux (" Les animaux ne sont pas là pour nous servir d'aliments, de vêtements, de sujets d'expérience ou de divertissement ". Interrogé sur ce point, un fonctionnaire a reconnu par écrit que seuls les messages les plus importants étaient affichés ! ? !
Limiter le débat aux seuls internautes est déjà discriminatoire en soi et inacceptable en démocratie, sélectionner les messages l'est encore davantage !
L'immense majorité n'a pas entendu parler de ce " grand débat " et si en plus les témoignages des quelques uns, qui par hasard en ont entendu parler, sont passés sous silence, il y a lieu de s'interroger sur l'utilité et la crédibilité d'un tel débat !
En conséquence, le " classement des propositions " n'a aucune fiabilité et nous demandons qu'il Soit annulé et reste inutilisé.
3°) Plusieurs invités, dont notre Fédération, ont déploré que des propositions soient présentées comme consensuelles alors qu'elles ne l'étaient pas
4°) Au départ, une proposition de " labels " avait été retenue. Nous y étions favorables car elle était conforme à notre philosophie d'informer au maximum les Français sur les conditions d'élevage et l'origine des animaux et de les inciter à choisir le label qui garantit la meilleure bientraitance des animaux. En outre, elle était respectueuse des libertés en laissant le libre choix à chacun. Au final, c'est une proposition de certification des élevages qui a été retenue, malgré notre désaccord. En effet, la certification repose sur des critères subjectifs. De même, elle implique de savoir ce qu'est le " bien-être animal " qui, comme l'a souligné l'Académie vétérinaire de France, constitue une notion subjective, aucun scientifique n'étant d'accord sur sa définition. Dans un Etat de droit, la sécurité juridique et physique des citoyens doit être assurée. Cela implique de ne pas adopter de règles de droit reposant sur des critères purement subjectifs. Enfin, les autres pays d'Europe à bas coûts n'ont pas ce genre de certification que nous ne pourrons jamais leur imposer et plus la réglementation s'alourdira en France, plus d'élevages français fermeront et plus les élevages des pays à bas coût peu exigeants sur la bientraitance animale fleuriront et importeront en France.
5°) Il n'a pas été possible de faire comprendre qu'on ne peut pas construire une politique qui va à l'encontre de la majorité des pratiques et des souhaits des Français.
Les interdictions des petites annonces d'animaux et de la vente de leurs animaux par les particuliers seront perçues comme une agression de leur part. Cela n'aidera pas aux élections ou pour la cote de popularité. Les interdictions sèches ou déguisées sont la marque d'une généralisation et donc d'un extrémisme. La Fédération ProNaturA France a proposé des solutions alternatives visant à améliorer les petites annonces (nom du propriétaire apparaissant et signature d'une charte de bonnes pratiques des journaux d'annonces s'engageant à respecter la réglementation. Elles n'ont pas été retenues.
6°) De même, il n'a pas été possible de faire comprendre qu'au lieu de combattre les particuliers qui pratiquent l'élevage à titre de loisirs et d'agrément, il valait mieux leur donner la possibilité de participer à la protection des animaux et des espèces.
Le Ministère n'a pas accepté que cela soit inscrit à l'ordre du jour. Et a refusé d'écouter notre intervenante sur le projet CSE, comme il a refusé toutes nos demandes d'intervenants.
C'est fort dommage car une telle initiative, en faisant participer plusieurs dizaines de milliers de Français, aurait été populaire et bien perçue par les familles françaises.

Au final, au lieu d'évaluer d'abord tout ce qui ne va pas dans les réglementations actuelles, pour mieux les modifier et les améliorer, on s'achemine vers toujours plus de réglementations subjectives, lourdes et tatillonnes dont les Français ont assez.
Le Gouvernement espérait à ces Rencontres, menées par quelques hauts fonctionnaires, obtenir un large soutien des Français sur un sujet qu'il pensait consensuel (alors qu'il ne l'est pas). En agressant la majorité des Français qui ont des animaux, il va en réalité, susciter leur désapprobation et leur colère.

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