Page  mise à jour le 18 septembre, 2010

Article paru dans la Dépêche Vétérinaire

QUELS SONT CES MOUVEMENTS QUI S’EN PRENNENT AUX ELEVEURS ?

I - Un constat :

Des articles salissant les éleveurs se multiplient sur internet, et plus grave dans la presse régionale et nationale. Des livres présentent des éleveurs comme des personnes uniquement intéressées par l’argent, qui ne connaissent pas bien les besoins et les « impératifs biologiques »des animaux et les maltraitent involontairement ou volontairement.

Ce ne sont pas seulement les agriculteurs/éleveurs d’animaux de ferme qui sont attaqués, ce sont également les centaines de milliers d’éleveurs familiaux de loisirs, de races rares ou pas ou d’espèces à faibles effectifs.

Sur les sites internet, des groupes se vantent d’avoir libéré des animaux de tel élevage ou de tel zoo, saccagé telle boucherie ou tel magasin vendant des meubles en cuir. Le marché aux bestiaux d’Ussel a récemment été ravagé par un incendie criminel revendiqué.

Certaines associations voudraient faire modifier le code civil, afin que les animaux ne soient plus des biens susceptibles de propriété, mais deviennent des quasi-personnes bénéficiant du même droits que les humains, y compris le droit à la vie, ce qui signifie que tous les Humains doivent devenir végétariens.

Dans les pays anglosaxons, prennent de l’ampleur les théories anti-animaux de races. Par le biais de livres et d’associations, elles arrivent en France. C’est le fait de choisir un animal plutôt que tel autre qui est condamné par ces mouvements qui l’assimilent à l’eugénisme.

On voit pourtant difficilement ce qu’il y a de moralement condamnable là-dedans, puisque d’une part on ne peut pas tout garder et que d’autre part la nature elle-même fait de la sélection.

Certains mouvements prétendent que les animaux de races sont des êtres fragiles, des handicapés morphologiques, obtenus par l’inceste, qui souffrent. On voit qu’une fois de plus la souffrance est un prétexte qui masque leurs buts réels : être anti-animaux de races et être contre la domestication des animaux, car pour eux : « la domestication et l’élevage sont des violences que l’Homme inflige aux animaux par nature libres ». .

On peut être très désagréablement surpris de remarquer que certaines des associations de protection des animaux, plus ou moins anciennement installées sur le territoire, font de la publicité positive pour certains de ses livres et de ses thèses.

Certaines autres essaient de prendre pour prétexte le bien-être pour multiplier les normes malheureusement souvent exagérées ou mal pensées, de façon à faire tomber l’une après l’autre les activités liées aux animaux, quelles qu’elles soient.

II - Ces mouvements peuvent-ils l’emporter ?
Oui, ils le pourraient
si on n’y prend pas garde, dans la mesure où la société largement urbanisée ne connaît plus vraiment les animaux et leurs besoins et peut être mal influencée. Ces associations à but véganiens ont d’ailleurs une stratégie efficace pour l’influencer. Voici ses composantes :

1°) Dépenser des millions en communication pour gagner l’opinion publique.
Aucun support de communication n’est oublié : les revues grands public, vendues ou distribuées tous azimuts(on y présente quelques animaux, mais surtout on y distille ses arguments), mais aussi :

2°) Prendre une exception et la présenter comme une réalité.
C’est un principe qui fonctionne parfaitement, un éleveur qui s’occupe mal de ses animaux, un camion coincé en plein soleil avec des animaux mourant à l’intérieur et tous les éleveurs comme les transporteurs sont considérés comme des tortionnaires, des incompétents, etc.

3°) S’entourer de people pour obtenir la faveur des politiques et du public
Dans ces conditions, les relais médias sont efficaces et ce, malheureusement, au mépris du débat contradictoire, de la démocratie, pire : de la vérité.

4°) Avoir des salariés, demander des sponsors et faire du lobbying.
Le démarrage est souvent le même : un héritage, un don ou un financement d’une association étrangère. A partir de là, démarchage des particuliers, des sponsors. L’argent arrive, l’affaire devient rentable. On passe alors au lobbying, c’est-à-dire l’art d’influencer les politiques et les médias.

III - Que peut-on faire ?

D’abord ne pas s’affoler mais rester vigilants, et faire remonter à votre association, club, syndicat les articles presse ou internet qui attaquent les éleveurs. On doit en parler aux hommes politiques, aux inaugurations de concours et d’expositions.
En outre, il faut balayer devant sa porte et neutraliser les brebis galeuses.
Il est important d’être irréprochable donc de ne pas sélectionner d’hypertypes, c’est-à-dire d’animaux, dont le type trop exagéré peut avoir des conséquences négatives sur la santé.

Ensuite, il est nécessaire d’instituer un contre lobbying et pour influencer favorablement l’opinion publique, montrer ce qu’est véritablement l’élevage, pratiqué par une immense majorité de personnes qui aiment les animaux, son importance pour la naissance d’animaux sains et équilibrés, pour la fabrication d’aliments de qualité (cf refus du bœuf aux hormones), mais aussi son importance pour la sauvegarde des animaux de races locales anciennes et/ou d’espèce à faibles effectifs, c’est-à-dire la biodiversité.

Enfin, il est primordial de soutenir les associations qui font la promotion d’une protection raisonnable, concrète et utile pour les animaux c’est-à-dire la bientraitance animale: bien installer, bien nourrir et bien comprendre ses animaux.

Vous pouvez par exemple soutenir la fédération ProNaturA France., 8 rue du Vieux Moulin 67118 GEISPOLSHEIM.
http://pronaturafrance.free.fr
pronaturafrance@orange.fr

La fédération est dotée d’un conseil scientifique qui accueille des vétérinaires, biologistes, historiens, sociologues, etc., qui rédigent ses argumentaires. Ceux-ci permettent de faire connaître à l’Administration et au Gouvernement, l’opinion de la majorité silencieuse des Français.

Docteur Vétérinaire Danielle Marien