Avant de quitter son poste de Ministre de l'Agriculture, Jean Glavany a annoncé avoir ratifié au nom de
la France la Convention Européenne pour la Protection des Animaux.
Cette Convention élaborée par le Conseil de l'Europe en 1987 porte une vision radicale et
anthropomorphiste de la protection des animaux, qui n'était pas jusqu'à présent celle du droit
positif français.
Si cette convention n'avait pas été ratifiée pendant une aussi longue période : ce n'était pas un hasard.
Nombreux avaient été les scientifiques, vétérinaires et spécialistes de l'élevage amateur ou
professionnel à avoir attiré l'attention des pouvoirs publics successifs sur les dangers et le
caractère irrationnel ou/et fortement discutable de certaines de ses dispositions, notamment le
fait que cette convention met en application les thèses de l' " écologie profonde " sur les
soi-disant " races torturées ".
Comme d'habitude, cela est rédigé en des termes suffisamment abstraits et généreux pour que le non
spécialiste ne comprenne pas les théories fumeuses auxquelles cela renvoie réellement.
Malheureusement , nous, nous connaissons bien les conséquences dramatiques qui résulteront de cette
phrase : " Toute personne qui sélectionne un animal de compagnie pour la reproduction doit être tenue
de prendre en compte les caractéristiques anatomiques, physiologiques et comportementales qui sont de
nature à compromettre la santé et le bien-être de la progéniture ou de la femelle ".
Dans son discours, Jean Glavany a repris une des phrases de nos adversaires : " la sélection devra
éviter la transmission de défauts génétiques pouvant altérer le bien-être ou la santé des animaux de
compagnie. ".
Cela nous désespère. Il va arriver ce qui est en train d'arriver en Allemagne : les écologistes
fondamentalistes se sont battus pour qu'un maximum de caractéristiques physiques tels que par exemple
pour les volailles et oiseaux : plumes sur les pattes, huppe, yeux rouges, pattes courtes, barbes, etc.,
soient qualifiés de défauts génétiques.
Aujourd'hui, les " critères de souffrance ", c'est à dire les soi-disant " défaut génétiques " sont
tellement larges que 70% des races rares ou anciennes que nous élevons sont concernées.
Si cette conception extrémiste de la protection animale est appliquée, 70% des vieilles races de
terroirs que nous avions sauvées de l'extinction disparaîtront définitivement.
Et chez les chiens et les chats, tous les chats de couleur blanche, et des races aussi connues que
le teckel ou le basset seront interdits.
La vision misérabiliste et pleurnicharde de nos adversaires va encore plus loin. La convention interdit
toutes les interventions chirurgicales à des fins non curatives, telles que la coupe des queues et
la taille des oreilles chez les animaux. Motif : cela fait souffrir les animaux.
N'importe quel vétérinaire ou éleveur pourra vous dire que si cela est pratiqué dans les règles de
l'art , il n'y a aucune souffrance.
Désormais les caniches auront une queue longue et les dobermans, boxers , etc., les oreilles baissées.
Les laisser tels qu'ils étaient était-il vraiment préjudiciable pour l'avenir de l'Humanité ?
Dès lors, on est en droit de se poser une question : si nos adversaires ont raison, et que ce qu'ils
appellent " chirurgie esthétique pour les animaux " est d'une pure futilité et doit être interdite,
pourquoi n'interdit - on donc pas la chirurgie esthétique pour les humains ?
Enfin, par décret du 20 02 2002, Jean Glavany a instauré dans chaque département un
" comité départemental de la protection animale et aux manifestations de vente d'animaux ".
On aurait pu se réjouir de la création d'un tel comité s'il avait eu pour but, par exemple, de retirer
des animaux à des familles ou des individus qui les maltraitent .
Mais considérant que cette création est concomitante à tout ce qui précède, on est en droit de
s'inquiéter de la philosophie et des buts réels pour lesquels seront mis en place ces comités.
Surtout quand on lit dans leur libellé qu'ils viseront, entre autres, à limiter le développement
des élevages ou des projets d'installations d'élevage, ou qu'ils viseront à encadrer la détention
des animaux susceptibles de générer un trouble de la tranquillité, la sécurité et la salubrité publique.
Nous sommes déjà harcelés par les mauvais coucheurs qui portent plainte dès qu'un coq chante ou qu'un
pigeon roucoule…
Nous craignons que cela ne soit simplement l'instrument de notre fin, fin tant désirée par nos
adversaires.
Ils ne nous restent plus qu'à lutter pour que ces comités tournent bien et soient imprégnés par
une conception humaniste, non anthropomorphiste et non extrémiste de la protection animale : tout
simplement parce que les animaux que nous aimons le méritent…
Nous invitons dès à présent tous nos membres, vétérinaires, professeurs, avocats ou scientifiques
à contacter la SCAF qui les mettra en rapport avec un coordinateur afin de barrer la route aux thèses
de nos adversaires. C'est encore possible à condition que chacun s'investisse maintenant.
Nous publions ci-dessous un article paru dans l'édition allemande
" GEFLÜGELBORSE " (page 32) Vertag Jürgens, D82102 GERMERING.
Article signé Michael von Lüttwitz. Traduit par E. FLORSCH, juge volailles
ACTUALITE : Maintenant cela devient sérieux : interdiction d'élever des volailles huppées,
des pigeons boulants et à bec court, des volailles et des pigeons à pattes emplumées.
L'EXTERMINATION DES RACES IMPOSEE PAR L'ETAT ?
Etait-ce une déclaration de guerre au BD.R.G. (Confédération de l'Aviculture allemande) ? que le
Professeur Dr. Werner ZWINGMANN, haut- fonctionnaire au ministère de l'alimentation, de la
consommation et de l'agriculture, représentant la Ministre de l'agriculture KUENAST (Vert allemand)
lors de l'inauguration de la 83ème Exposition Nationale 2001 (volailles-pigeons) a proféré par de
violentes attaques et menaces contre le B.D.R.G. et ses éleveurs.
Dans son discours, il exprimait en premier que des temps très durs allaient s'abattre sur les éleveurs.
Il annonçait avec une visible satisfaction dans ses propos l'interdiction d'élever et d'exposer
certaines " RACES TORTUREES ". Cette interdiction est prévue et en cours d'exécution.
Il se fit un plaisir de détailler ce qu'il convient de situer sous " RACES TORTUREES ". De son point
de vue, ce sont des races avec des signes caractéristiques non naturels : Races huppées-Races à pattes
emplumées - Races à bec court - Races boulant - Races à gènes problématiques et déficients
(Races à facteur létal).
Il a exigé de la Confédération qu'elle prenne de sévères dispositions envers les standards de ces
races et organise des cours de formation pour les éleveurs et les juges. Le sens de ses paroles a
été la suppression de ces extrêmes. Il somme la Confédération d'abandonner ces races à problèmes.
Son expression ne laissait aucun doute. Il est conseillé au B.D.R.G. de s'y conformer.
Le secret était lâché et B.D.R.G. fixé. La protection animale est devenue un problème politique dans
le ministère. Ce qui est contraire à une espèce d'animaux est devenu une cause et un dogme
d'extermination sans excuses.
L'Etat est sans doute forcé et obligé de présenter des résultats. Aucune importance si ces actions
sont justifiées ou ont un sens. Finalement, on ne demande pas moins que d'exterminer une culture
et un travail séculaire. Les actions des politiciens sont toujours à court terme. Mais l'extermination
des animaux de races séculaires aura des conséquences néfastes auprès des éleveurs qui s'occupent,
parfois depuis des décennies, de la conservation de ces races et, par leur disparition, des ressources
génétiques seront perdues à jamais.
L'adaptation de nombreux animaux à l'environnement des humains - une normalité biologique - est ainsi
piétinée. La politique ne tient aucun compte de la diversité biologique. Un exemple type de
" facteur létal " est la présence d'oreillards chez l'Araucana. Ce caractère est un produit de
la nature et s'est fixé sans intervention humaine chez les indiens de la tribu des ARAUCANS
d'Amérique du Sud.
C'est ainsi que quelques illuminés trouvent que ce caractère présent et héréditaire depuis plusieurs
siècles chez l'ARAUCANA est à cataloguer parmi les " RACES TORTURÉES " et veulent détruire un gène
qui sera perdu à jamais.
Un autre exemple sont les volailles à pattes emplumées. Ce caractère existe depuis l'ère primitive
chez certaines races sans intervention et sélection humaine. Il est prouvé scientifiquement que
les pattes emplumées ne provoquent aucune gêne chez les animaux. Mais cela n'intéresse pas ces soi-disant
illuminés qui veulent être plus intelligents que la nature et c'est ainsi que ces races, avec leurs
caractéristiques naturelles doivent être éliminées.
Vexant pour les éleveurs de races est aussi le fait que ces politiciens et pseudo-experts ne proviennent
pas de la branche et bien souvent se font piéger après que les décrets ont été modifiés.
Comprenne qui voudra.
Le Professeur ZWINGMANN n'avait pas le temps de visiter cette belle exposition d'animaux de race.
Mais, dans son discours, il ne manqua pas d'exprimer que les races, dont les poussins meurent avant
l'éclosion, devraient être interdites par l'Etat. Mais cet Etat tolère l'avortement.?
"Que signifie tout cela ? " , se demande le simple citoyen qui ne comprend plus une morale aussi ambiguë.
Ambiguïté aussi en ce qui concerne l'élevage des animaux domestiques. Suite à certains scandales
intervenus dans l'élevage de ces derniers, les politiciens se félicitent, d'une part, des réserves
de gènes disponibles, et veulent, d'autre part prendre des mesures discriminatoires contre les
éleveurs avicoles. L'éleveur de base ne comprend pas cela ; la politique ne s'est jamais intéressée
ni à son bien ni à celui de ses animaux, mais sa Fédération, oui, et cela depuis plus de 120 ans.
Les pigeons à bec court seront interdits. Mais les pigeons à bec court peuvent aussi bien manger
que les autres, autrement ils n'existeraient plus. Du point de vue économique, aucune objection
n'est faite sur la couvaison et l'élevage artificiel des poussins hybrides. Cette double moralité
est économiquement très rentable et acceptable pour le consommateur. Ne parlons pas des scandaleux
transports d'animaux à travers l'Europe.
Il est clair que l'Etat, dans ses propos, veut l'extermination des bêtes de race. Si cela correspond
à la protection des animaux que penser des propos tenus dans certains cercles ? Pas d'animaux dans
les mains des humains. Les verts ont déjà essayé en 1995 une aggravation dans la tenue d'animaux
domestiques.
Dans un rapport fait devant des vétérinaires, le Professeur HERZOG a déclaré que cela doit provoquer
des inquiétudes parmi les éleveurs. Il est clair que cela a provoqué des inquiétudes.
Mais cela ne doit pas conduire à l'extermination des races. Cela serait contraire à la loi sur
la protection des animaux.
Les éleveurs attendent la suite des événements et demandent au B.D.R.G. de réagir. Le Président du
B.D.R.G., M. Edvin VEF a répondu au discours de M. ZWINGMANN que de nouvelles dimensions ont été
évoquées et des démarches de droit sont envisagées par le B.D.R.G. Dans la Constitution allemande
le droit à intervention contre certaines anomalies est autorisé. De ce droit, la Confédération et
les éleveurs ne se gêneront pas d'en faire usage.
Il ne peut et ne doit pas arriver que des élevages, des races qui ont fait leur preuve pendant
des siècles doivent être sacrifiés à cause de quelques pseudo-experts qui pensent avoir trouvé
en l'an 2001 la pierre philosophale. Si cette campagne d'extermination étatique avait du succès
et qu'après des années on constatait que ces idées injustifiées de ces pseudo-experts étaient erronées,
la génétique de notre aviculture serait perdue pour toujours. Le B.D.R.G. n'a pas le droit d'accepter
cela. Il est temps d'agir.