Un groupe d'écolos extrémistes menace la santé des humains
Un groupe anglais de défense des droits des animaux a affirmé sur un site internet avoir contaminé des flacons de solution pour lentilles
et d'antiseptiques produits par Novartis, entraînant le retrait de milliers de flacons en France et en Grande-Bretagne.
L'enquête a été confiée à la Brigade antiterroriste de la police judiciaire parisienne.
Au départ de l'affaire, révélée par Le Parisien, deux communiqués, diffusés sur un site internet américain, Bite Back (www.directaction.info), signés par la Milice de défense des droits des animaux (Animal rights militia, ARM).
L'un, affirme que "du 25 au 27 août, 85 flacons de +Solo Care Aqua+ produits par Novartis ont été infectés partout en France".
"Dans chaque flacon, du péroxyde d'hydrogène (eau oxygénée, ndlr) a été ajouté à l'aide d'une petite seringue. Ciba Vision et Novartis doivent ressentir la douleur des animaux qu'ils tuent au HLS (Huntingdon life science, centre de recherches de Grande-Bretagne où sont menées des expérimentations animales, ndlr)", poursuit le communiqué.
Sur le même site, un second communiqué, daté également du 28 août, revendique la contamination de solutions antiseptiques Savlon, également produites par Novartis, dans le nord de la Grande-Bretagne.
En France, l'agence du médicament (Afssaps) et la société productrice de Solo Care Aqua, Ciba Vision, du groupe pharmaceutique Novartis, ont réagi en demandant au public de retourner chez l'opticien les flacons en cas d'acquisition entre les 25 et 30 août, et de ne pas l'utiliser en "raison d'un possible acte de malveillance".
Elle précise qu'il s'agit de flacons mis en vente dans des magasins des enseignes Krys, Vision Originale, Atol et Optical Center.
La société, qui a dit à l'AFP ignorer si la menace a été réellement mise à exécution, a ordonné le retrait de la vente "10 à 20.000 flacons".
En Grande-Bretagne, Novartis a rappelé des milliers de flacons de Savlon, a-t-on confirmé chez Novartis France.
"Un message de revendication a bien été délivré par internet", selon le parquet de Paris qui précise qu'il était signé par un groupe anglais de défense des droits des animaux et que la section antiterroriste menait une enquête préliminaire.
"C'est une source étrangère qui a alerté les autorités françaises", a-t-on précisé, ajoutant que "ceux qui signent le communiqué sont considérés avec sérieux par les services étrangers".
Selon le spécialiste Anthony Richards, chercheur au Centre d'études sur le terrorisme de l'université de St Andrews (Ecosse), l'ARM fait partie d'une mouvance "extrémiste" de défense des droits des animaux, et responsable, notamment dans les années 1980 d'actions violentes, notamment des courriers piégés.
Elle est formée, a-t-il dit à l'AFP, par une "des durs" se revendiquant d'organisations dont les noms changent : Front de libération des animaux (ALF), Département de la justice, ou ARM.
En Angleterre, l'ARM est responsable d'actions à l'aide d'engins incendiaires, qui ont causé des dégâts pour plusieurs millions de dollars. Outre le sabotage économique, l'ARM réalise aussi des "libérations d'animaux".
D'après une dépêche AFP du 31 août 2007