Le Loriquet de Joséphine

Charmosyna josephinae josephinae

Texte et photos : Patrice LODVITZ

Le Loriquet de Joséphine est un oiseau très rare en aviculture. Ceci est sans doute dû à l'inhospitalité de ses régions d'origine où les trappeurs d'oiseaux s'aventuraient peu, encore récemment.
Les quelques observations qui en ont été faites montrent cependant que l'espèce est relativement commune à l'état sauvage. Elle occupe les lisières de forêt et les zones clairsemées de 850 à 1200 m d'altitude.

Nous devons sa présence en France à un passionné, M. SCHRENCK François, qui à ma connaissance est le seul à posséder une souche de ces magnifiques oiseaux (3 couples non consanguins). Trois couples supplémentaires permettraient de bien fixer l'espèce, alors...

Description
Cet oiseau mesure 24 cm environ, pour un poids de 70 à 80 g.
La majeure partie du plumage est rouge.
Le dos et le dessus des ailes sont vert foncé, le dessous des ailes rouge.
L'occiput et la nuque sont noirs avec quelques raies bleu lilas sur le dessus de la tête.
Les cuisses, le bas des flancs et de l'abdomen sont d'un noir terne.
Les plumes du dessus de la queue sont rouges à bout jaune, celles du dessous sont jaunes.
Le bec est rouge orangé, les iris jaunes et les pattes oranges.
Le croupion est bleu.

Chez la femelle, le bas du dos et les flancs sont d'un vert jaunâtre au lieu de rouge pour le mâle. Ce dimorphisme sexuel permet de différencier facilement les oiseaux adultes.

Il convient cependant d'être prudent chez des jeunes oiseaux car plusieurs éleveurs (SPENKELINK, RUGGLES et SCHRENCK) signalent que certains jeunes mâles peuvent, en plumage juvénile, présenter des plumes jaunes au niveau du dos. Celles ci disparaissent lors de la mue en plumage adulte vers 1 an.

Il existe 3 sous espèces, toutes originaires de Nouvelle-Guinée :
* Charmosyna josephinae josephinae :
Il s'agit de l'espèce nominale qui vient d'être décrite. On la trouve dans les montagnes du VOGELKOP.
* Charmosyna josephinae sepikiana :
Cette espèce se distingue de la nominale par :
- une tache noire plus large sur l'abdomen,
- des raies sur la tête d'un bleu plus terne,
- Les femelles ont les flancs et le bas du dos plus jaune que l'espèce nominale.
On trouve cette espèce au nord-ouest de la PAPOUASIE NOUVEL-LE-GUINEE, dans les environs de la rivière SEPUK.
* Charmosyna josephinae cyclopum
Cette espèce se distingue de l'espèce nominale par l'absence de tache noire sur l'abdomen et l'absence de raies bleues sur la tête. On ne la rencontre que dans les montagnes de l'IRIAN JAYA.

Détention en captivité
Le Loriquet de Joséphine est classé en annexe 2 de la convention de WASHINGTON.
Il s'agit d'un Lori et qui plus est d'un "charmosyna", autant dire un oiseau salissant qu'il conviendra d'installer dans une volière adaptée carrelée aux murs et au sol.
Cet oiseau est fin et rapide (il adore voler), de plus il n'est pas vraiment rustique, même s'il supporte quelques degrés de gel. IL conviendra donc de le loger :
* soit en cage intérieure qui devra faire au minimum 1m80 x 70cm x 90cm de hauteur ;
* soit en volière extérieure avec abri chauffé (12°C minimum, 20°C pour la reproduction).
Les miens bénéficient d'un compartiment chauffé de 1,60 m x 1,50 m x 2 m de hauteur avec un sas leur permettant de passer (quand le temps le permet) dans un compartiment de vol extérieur de 3 m x 1,20 m x 2 m de hauteur. Ils ont en permanence un nid à Leur disposition avec un trou d'entrée de 5,5cm ; ils y dorment chaque nuit.

Ce sont des oiseaux très discrets Leur cri est doux, répétitif et léger donc n'entraînant pas de problèmes de voisinage. Par contre ils peuvent être féroces entre eux, il est donc préférable de ne pas mettre plusieurs couples ensemble, voire même des jeunes d'âge ou de portées différentes.
Enfin il faut veiller à :
* ce qu'ils puissent se baigner quotidiennement, * tenir leur logement propre (nettoyage quotidien des gamelles et hebdomadaire des locaux).

Leur nourriture se compose de nectar (qui comme pour tous les "charmosyna" doit être assez liquide) et de fruits variés.
La composition du nectar est celle bien connue maintenant des éleveurs, à savoir :
Pour un litre d'eau tiède :
* 30g de pollen,
* 65g de farine 7 céréales ou de flocons d'avoine,
* 5g de levure de bière,
* 0,3 à 0,5g de sofcanis (en pharmacie ou chez le vétérinaire), * 50g (3 cuillères à soupe) de miel passé préalablement 2 mn au four à micro-ondes.
Pour les fruits je cite par ordre de préférence :
* Figues de barbarie, raisin, pommes (golden ou reine des reinettes), mirabelles, oranges ou autres agrumes (sucrés et juteux), poire, papaye, pastèque, melon.
* Enfin aussi souvent que possible des branches, fleuries ou pas, d'arbres non traités (arbres fruitiers, saules, noisetiers, fuschias).

Reproduction
Une fois installés, ce sont des oiseaux relativement prolifiques.
La parade amoureuse est similaire à celle des "stellas", à savoir : le mâle émet des craquements du bec, des soufflements, des trilles aiguës tout en se dressant de toute sa hauteur, plumes hérissées et pupilles rétrécies.
Pour être sûr que la femelle ne se sauve pas, il l'attrape souvent par une patte, la suite est classée X...

Huit à dix jours après les accouplements, la femelle pond 2 oeufs (normalement à 2 jours d'intervalle mais il arrive qu'il s'écoule 3 voire 4 jours).

L'incubation, assurée par les 2 parents, peut durer de 24 à 27 jours (chez les mêmes oiseaux), la normale étant de 25 à 26 jours.

A la naissance, les poussins sont recouverts d'un long duvet blanc qui est remplacé par un court duvet gris, plus dense, vers 10 à 12 jours.
Ils ouvrent les yeux vers 14/15 jours, les premières plumes apparaissant vers 3 semaines.

Le baguage est effectué (en 5,0) entre 9 et 12 jours (un poussin seul grossit plus vite que lorsqu'ils sont 2). Donc prudence...
Ils quittent le nid à l'âge de 50 à 52 jours. Après 1 à 2 jours, ils commencent à se nourrir seuls mais réclament encore aux parents qui continuent (surtout le mâle) à les nourrir.
On peut laisser les jeunes avec les parents jusqu'à ce que la femelle reponde à nouveau.

Les juvéniles présentent un plumage différent des parents. La queue est plus courte, le rouge plus terne et le ventre et les cuisses vert terne au lieu de noir. Le bec est brun orangé pendant quelques jours.

Cet oiseau est malheureusement trop peu représenté dans nos volières, il est vrai que les couples reproducteurs disponibles sont rares. Alors n'hésitez pas si vous avez la possibilité de récupérer des oiseaux dans les pays voisins (avec CITES bien sûr).
Un apport de sang neuf permettrait de multiplier les couples et de bien fixer cet oiseau chez nous.



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