Femelle Altenbourg |
Mâle
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Les Simple Visière (15 sujets), un très beau pigeon que l'on ne voit pas chez nous. Là aussi une collection formidable et des pantoufles exceptionnelles. Unis en blanc, bleu et rouge, barré et écaillé an bleu, rouge cendré et jaune cendré, des bleus barrés et écaillés blanc, des jaunes pois et, surtout, des rouges et des jaunes rècessifs moines !
Les Vogtland (6 sujets), pigeons magnifiques, très difficiles à réussir parfaits, en rouge, noir, uni et barré en bleu, argenté et rouge cendré, écaillé en bleu. Le Vogtland à la tête, le vol et les pantoufles blancs, mais à queue colorée.
Les Queue Fourchue (2 sujets), rare et gros pigeon avec ses grandes pantoufles et ses grandes et larges plumes à la queue qui est fendue. En bleu barré et écaillé.
Les Dresde (2 sujets), au manteau immaculé en jaune et rouge.
Les Anglais (5 sujets), pigeon exceptionnel de beauté, le champion des pantoufles. Présenté en jaune, rouge uni, papilloté an noir, rouge et jaune.
Un seul Harzbourg, en jaune. C'est un Dresde sans coquille.
Deux Tambours d'Arabie, en blanc et jaune atlas.
Deux Jridi, joli petit pigeon semblable au Simple Visière, mais sans celle-ci.
Le Schmölln (3 sujets) : assez gros pigeon botté et à queue fendue, présenté en barré bleu, argenté et jaune cendré.
Simple visière
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Neuf Tambours de Franconie, en bleu et argenté barré, bleu et argenté sans barre, argenté alouette, uni en noir et en blanc, rouge et jaune cendré écaillé.
Trois Boukharie en noir, rouge et jaune uni.
Enfin la grande cavalerie des Altenbourg (14 sujets), celui qui tambourine le plus. Présentés en noir uni, écaillé et barré en bleu, argenté, rouge et jaune cendré, papilloté en bleu, en noir, à tête et vol blancs an bleu, argenté, écaillé en bleu.
Vue d'ensemble sur la volière
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Chez Charasse, le sol est couvert de paille et les volières pleines de coins et de recoins où les Tambours, plutôt calmes, aiment bien se retrouver chez eux. Chez Jack, peu de place, mais chaque couple se plait dans son espace et les oeufs ne sont pas clairs sans toilettage.
Jack Charasse avec un
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Faisons une revue d'effectifs. Les " Coquille et Visière " sont très bien, mois ce n'est pas étonnant car cette race est la plus au point partout.
Les " Anglais " auraient besoin d'un apport nouveau, mais là aussi c'est comme partout. D'ailleurs les juges devraient les encourager, malgré un standard très exigeant, sinon ils disparaîtront. Certes, il est facile d'éliminer un sujet avec un oeil perlé. Mais nous le regretterons. Alors un peu d'encouragement lui fera plus de bien qu'un trait sur la carte.
Queue fourchue
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Nous en arrivons à une des plus belles réussites de l'élevage : les " Allemands à simple visière ". Ils sont de toute beauté dans des variétés que l'on voit peu chez nous : des bleus barrés blanc, des maillés blanc, des jaunes et rouges rècessifs, des moines. En papillotés, une palette de bleus, de rouges et de jaunes.
Les " simple visière " sont bien sûr plus petits que les " coquille et visière " mais sont très élégants et se reproduisent fort bien.
Passons aux autres races, dont le très étonnant " Tambour Allemand à queue fourchue ", qu'il est le seul à élever en France. Ce pigeon impressionne par sa force et surtout par sa queue très longue et incroyablement séparée en deux. Très spectaculaire, il est malheureusement pas très prolifique et il est difficile d'en obtenir des jeunes.
Il y a les " Tambours d'Arabie " dans la jolie variété " jaune Atlas ", dont le fanon n'est pas plus marqué que dans les autres couleurs.
Des " Bernbourg " majestueux, bien marqués et aux couleurs très pures.
De belles
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Des " Franconie " bien forts, bien larges, avec une large coquille. Race sans problème et très active.
Des " Dresde " rouges, jaunes avec pas mal de déchets.
Pas de " Harzbourg ", qui est un Dresde sans coquile.
Des " Schmölln " qui lui aussi a la queue fourchue, mais les pattes seulement bottées.
Et les " Jridi ", inconnus en France et originaires d'Afrique du Nord. Il est pattu, à tête lisse, et souvent papilloté.
Tambour tchèque
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Une partie de l'élevage
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Queue fourchue
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Tambour de Boukharie
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Un jaune
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On dit que Stomirov est
champion du monde, et c'est vrai que je n'en ai jamais vu d'aussi beaux, et ce dans toutes les variétés.
Et encore, nous étions en période de mue !
Chez ce pigeon, tout est en rondeurs :
le corps, la rosace, la coquille et les pantoufles. C'est une superposition de ronds. Ceux de Stomirov
sortent tous du même moule, et quel moule ! Les rosaces sont loin de tout ce que j'avais vu auparavant.
Certaines atteignent 7 centimètres de diamètre.
Un bleu écaillé
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Un bicolore
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Un couple rouge et jaune
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Franconie blanc
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Boukharie
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Jridi :
Originaire d'Afrique du Nord. Tête lisse. Ressemble au simple visière, mais sans la visière.
Défaut habituel : début de visière.
L'Arabie :
Petit, tête de tourterelle et... fanon.
Défaut habituel : manque de... fanon.
Simple visière
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L'Allemand à coquille et visière :
Fort, grand, superbes pantoufles. Belle coquille oeil de coq.
Défaut habituel : oeil perlé (issu de croisement avec le Boukharie).
Le Dresde :
C'est un Allemand à coquille et visière à manteau blanc. N'existe en rouge et jaune, très rarement
en noir.
Défauts habituels : pantoufles fendues et avec des plumes blanches.
Le Horzbourg :
C'est un Dresde sans coquille.
Harzbourg jaune
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L'Allemand à simple visière :
Plus petit que le Coquille et Visière.
Pantoufles plus imposantes, arrondies,
oeil de coq.
Défaut habituel : pantoufles fendues.
Le Vogtland :
Simple visière. Tête, vol et pantoufles blancs, queue colorée, pointe colorée sous l'oeil.
Défauts habituels : dos blanc, pantoufles colorées.
Le Queue Fourchue :
Grand, gros, queue composée de plumes très larges et très longues, bien tendues en leur milieu.
Défauts habituels : pantoufles fendues, manque d'ampleur dans la queue.
Le Schmölln :
Aussi la queue fendue, mais moins d'ampleur. Botté.
Défauts habituels : queue non fendue, trop de plumes aux pattes.
Tambour d'Arabie
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L'Anglais :
Exceptionnel par sa largeur, ses pantoufles, sa coquille et sa visière très particulières (étroites et
pointues). Corps en triangle.
Défauts habituels : trop long, structure insuffisante, oeil perlé.
L'Altenbourg :
Front très haut, poitrine ronde, une voix de Stentor, oeil perlé même chez les blancs.
Défaut habituel : front fuyant.
L'origine du mot Tippler est assez douteuse : elle proviendrait du mot tip qui signifie extrémité. Les extrémités des ailes et de la queue des Tipplers sont colorées.
Des Tipplers bien entraînés peuvent voler trés longtemps : les records vont de 14 à 19 heures.
On distingue le Tippler de vol et le Tippler d'exposition, mais nous allons voir que dans la première catégorie, il y a aussi des sujets qu'on expose.
Le recueil des standards publié par la National Pigeon Association, en Angleterre donne les descriptions suivantes :
I. Tippler de vol (Flying Tippler)
Remarque : Bien que cette race n'ait pas vraiment de standard pour la présentation en exposition, elle est bien trop connue dans les Iles Britanniques pour qu'on n'en donne pas la description dans un ouvrage de référence destiné aux juges ou aux éleveurs.
Les renseignements suivants ont été fournis par M. Harold Williamson :
Type vol
A mon sens, il y a deux types de Tipplers de vol, l'un est destiné à voler trés longtemps : de nombreux
clubs existent dans tout le pays. Les pigeons sont lâchés à l'aube et doivent voler sans arrêt jusqu'à
crépuscule. Les records sont de 18 à 19 heures de vol ininterrompu. Les pigeons sont lâchés en groupes
de 3, 5, ou 7 sujets.
Type exposition
Ce pigeon est destiné à être exposé.
Caractéristiques générales : un Tippler doit "tomber la main" : il ne doit pas être long, mais en forme de poire, large aux épaules, s'amincissant jusqu'à la queue qui est de la largeur d'une plume. Il doit avoir un plumage de bonne qualité. Le dos n'est pas creux ni les reins larges , les ailes le couvrent bien. Les os pelviens sont serrés. Le pigeon est bas sur pattes, le bréchet n'est pas profond. Le corps est musclé : les rémiges primaires sont larges et arrondies au bout. Il est préférable qu'elles soient colorées.
On doit rechercher les yeux perlés : à présent, beaucoup de sujets ont les yeux sablés. Le bec doit être court. La téte est ronde, sans partie aplatie. Couleur : les variétés sont nombreuses : bleu barré ou écaillé, dun, noir, argenté. grison clair ou foncé, tigré.
II. Tippler d'exposition (Show Tippler)
Origine : Créé en Grande-Bretagne au XXème siécle à partir du croisement entre le Tippler
de vol et le Culbutant Danois Brander.
Tête : crâne rond, pas trop large devant, face moyenne, yeux perlés, tour d'oeil foncé,
bec foncé.
Cou : court, large aux épaules, s'amnincissant réguliérement jusqu'à la tête.
Taille et forme : taille moyenne, poitrine et épaules larges, articulation antérieure de
l'aile forte, corps en forme de coin, s'amincissant jusqu'à l'extrémité de la queue.
Rémiges primaires : courtes et larges, se recouvrant bien :
couleur bien soutenue chez les tigrés clairs ou foncés.
Une secondaire non colorée est admise mais pénalisée. Dans toutes les variétés, les rémiges primaires
et secondaires doivent être bien colorées à l'extrémité, excepté chez les sujets clairs à barbe où
toutes les secondaires sont blanches (10 x 10).
Pattes : courtes, doigts petits, rouge vif, exempts de plumes sous l'articulation tibio-tarsienne.
Condition et aspect général : d'allure vive, port redressé, plumage dur, court, serré,
l'ensemble ayant un riche lustre métallique cuivré. La couleur doit être intense, brun chocolat
dans toutes les variétés, avec une barre noire à 13 mm de l'extrémité de la queue.
Couleur : brun chocolat intense et profond.
Marques : régulières et aussi distinctes que possible. Les parties colorées sont :
Tigré foncé. Les parties colorées sont : la tête, le cou et le corps, la 1ère rangée de couvertures
après les secondaires incluse (barres). Le reste des ailes doit étre aussi regulièrement taché de blanc
que possible : la proportion est de deux plumes colorées pour une blanche.
Tigré clair : couleur et taches blanches réparties régulièrement sur le corps et les ailes
(deux plumes colorées pour une blanche) à l'exception des barres où
les plumes doivent être alternativement blanches et colorées.
Unicolore : chocolat intense.
Avec barbe, sujets clairs : le pigeon est tout blanc à l'exception d'une barbe colorée, des rémiges
primaires et de la queue qui sont colorées.
Avec barbe, sujets foncés : comme les précédentes à l'exception des rémiges secondaires qui sont
colorées.
Echelle des points :
Tête : 5
Cou : 2
Taille et forme : 10
Rémiges primaires : 5
Pattes : 3
Condition et aspect général : 8
Couleur : 9
Marques : 8
Total : 50
Remarque :
A l'exposition de Doncaster, en décembre 1987, il y avait des Tipplers grisons, tigrés, bleus, indigo
et une classe AOC, mâles, femelles, jeunes et adultes. Les variétés AOC et Indigo qui ne figurent
pas au standard sont donc acceptées. En fait, il semble que la couleur ait peu d'importance chez le
flying Tîppler. Le juge à qui j'ai demandé sur quoi il basait son jugement ne m'a parlé que de la
forme et du plumage.
J.FRANCQUEVILLE (traduction d'après le recueil anglais des standards).
Revue Avicole 1990.
Certains marins hollandais, vers la fin du XIXe siècle, ont apporté des pigeons de la région de Vaiencia (Est de l'Espagne). Ces pigeons qui étaient des Boulants de Valencia, avaient la particularité d'être des pigeons très dociles. Ils avaient en plus la faculté de ramener à leur pigeonnier les pigeons égarés ou les sujets qui n'étaient pas accouplés. Par conséquent, ces pigeonniers sur pilotis convenaient très bien à ces pigeons de Valencia qui, en plus donnaient un spectacle de séduction en faisant la cour aux femelles par des petits sauts, en décrivant des petits ronds autour de sa future conquête. C'était un vrai conquérant, et il finit par son charme à séduire de nombreux colombiculteurs hollandais.
ORIGINE
Ce n'est que vers 1917 que commence vraiment l'élevage des Boulants de Valencia, ramenés de Valencia
(Espagne), mais en petite quantité. Les pigeons, à cette époque, étaient en liberté, et des croisements
se firent entre les pigeons de Valencia et les pigeons des autres pigeonniers, à l'insu de leurs
propriétaires. C'est ainsi qu'en 1938, quelques pigeons de ces croisements
sauvages ont été présentés dans une exposition. Il y eut des contestations sur le type. Cela provoqua
un déclic, et une petite poignée d'éleveurs de la région d'Amsterdam décidèrent de créer un type de
pigeon propre à leur idée, avec les qualités du Boulant de Valencia.
La guerre civile d'Espagne qui dura du 18 juillet 1936 au 29 mars 1939, avait détruit de nombreux pigeonniers dans la plus grande partie de l'Espagne, et de nombreux éleveurs sélectionneurs espagnols, malheureusement, avaient disparu dans cette cruelle guerre. Ce qui fit que le Boulant de Valencia était extrêmement difficile à trouver dans sa propre région.
En 1939, C.S. 1h. Van Gink, avait traduit un article d'un journal anglais spécialisé dans l'aviculture. Il ressortit que des immigrants espagnols, avant la guerre civile d'Espagne, avaient amené avec eux ces fameux boulants de Valencia. C'est ainsi que dans les pays d'Amérique du Sud, et en particulier en Argentine, ces pigeons étaient très connus, et leur élevage florissant.
Des colombiculteurs hollandais réussirent à contacter en Argentine, en 1939, un colombiculteur argentin du nom de Noël Bargman. Noël Bargman céda six couples pour la somme de 50 à 100 florins, payable en livres anglaises, ce qui pour l'époque était extrêmement cher.
Il n'était pas sûr que tous ces pigeons supportent bien le voyage, car à cette époque il se faisait par bateau. C'est ainsi qu'une personne (je suppose que cela devait être un colombiculteur hollandais), était chargée, pendant le voyage, de donner les soins nécessaires (nourriture, boisson et vaccination, si le besoin se faisait sentir).
Peu de temps après cette importation de Boulants de Valencia d'Argentine, éclate la Seconde Guerre mondiale qui donna un sérieux coup de frein à la colombiculture européenne, et détruisit une grande partie du cheptel colombicole hollandais. Après la Seconde Guerre mondiale, vers 1946, quelques éleveurs hollandais firent l'importation d'une centaine de Boulants de Valencia d'Argentine dans plusieurs coloris, des bleus, des noirs, des rouges et des blancs. Ces sujets furent croisés avec les descendants de la première importation de 1939, et depuis une forte sélection s'est opérée.
Nos amis hollandais ont, à un moment, introduit du Boulant de Norwich, ce qui a donné une plus grosse boule. Mais cela a provoqué chez les sujets à grosse boule, des engorgements, car le Boulant de Valencia a la boule pendante.
Les éleveurs hollandais gardent leurs Boulants de Valencia jalousement, et certains membres du Club français des pigeons de races ibériques, n'ont eu qu'un ou deux sujets après avoir parcouru plusieurs centaines de kilomètres à travers la Hollande. Après un sérieux travail de sélection de plusieurs années, en 1989 le Boulant de Valencia type hollandais est un pigeon typiquement hollandais, qui n'a rien à voir avec son ancêtre espagnol ni dans la forme, ni le type. Il a son propre standard.
Les sélectionneurs hollandais ont façonné un autre pigeon. Il a une forme triangulaire vu de face, de côté et du dessus. Le dessous du pigeon doit faire une ligne horizontale du départ de la boule jusqu'à la queue. Un point important c'est la tête qui est ronde et large. Sa boule qui commence en dessous du bec, tombe pendante en forme triangulaire, souple et peu développée.
C'est un pigeon de création hollandaise sur les bases d'une des plus anciennes races espagnoles. Les éleveurs hollandais ont su transmettre le caractère et les qualités de séduction des pigeons de races espagnols, tout en façonnant un pigeon à leur goût.
Si dans de nombreux pays d'Amérique du Sud comme l'Argentine, le Chili, le Pérou, nous trouvons des Boulants de Valencia, ils n'ont rien de ressemblant avec ceux du type hollandais. Ils ont une petite boule et n'ont pas la même morphologie. Mais ils ont servi à la création de ce joli Boulant.
En 1989, de nombreux colombiculteurs allemands s'intéressent à cette jolie race de pigeons. En France, nous avons quelques membres du Club ibérique qui en possèdent quelques couples. Je pense que dans un proche avenir, nous aurons le plaisir de le voir dans nos expositions.