Question N° : 3094 de M. Paillé Dominique (Union pour un Mouvement Populaire-Deux-Sèvres)
Ministère interrogé : agriculture, alimentation et pêche
Question publiée au JO le : 23/09/2002 page : 3198
Réponse publiée au JO le : 09/06/2003 page : 4494
Rubrique : animaux
Tête d'analyse : épizooties
Analyse : entérocolite épizootique du lapin, lutte et prévention
Texte de la question :
Commentaires :
Nous tenons à féliciter Mme la Ministre de l'écologie pour l'excellente réponse qu'elle a faite à plusieurs sénateurs et députés sur la question de l'interdiction d'oiseaux, que vient de prendre l'Union européenne.
Un certain nombre d'associations de " libération animale " essayent de faire croire aux Parlementaires et au grand public, par le biais de films ou de magazines, que cette mesure contribuera à protéger les oiseaux " qui mourraient par milliers lors des importations ".
Or, le Ministère de l'écologie, grâce à des fonctionnaires intelligents et parfaitement au courant de la question, casse ces idées simplistes, et rappelle la vérité.
Dans les années 1950, il n'y avait pas de réglementation concernant les transports d'oiseaux par avion et il est vrai qu'il en mourrait beaucoup et que cela était très choquant.
Cela a donné lieu à des images horribles qui sont en réalité aujourd'hui des images d'archives et que certaines associations malintentionnées présentent comme des images actuelles pour essayer d'emporter le soutien du public, à leur demande d'interdiction.
Fort heureusement, les compagnies aériennes ont signé des protocoles et prennent aujourd'hui, le plus possible, soin des oiseaux, et autres animaux.
Une récente étude scientifique allemande a démontré qu'un très faible nombre d'oiseaux meurent lorsqu'ils sont importés.
Une première contrevérité s'effondre.
Deuxième contrevérité mise à mal : les extrémistes de l'écologie essaient de faire croire que les importations d'oiseaux menacent les espèces. Ils insultent et ignorent délibérément tout le travail réalisé par la CITES. Cette convention internationale, qui réunit régulièrement des scientifiques et personnes compétentes du monde entier, classe les espèces suivant leur rareté et protège celles qui sont rares en interdisant la vente et le commerce des animaux ou végétaux rares prélevés dans la nature.
Donc les seules espèces d'oiseaux qui sont importées sont celles qui sont abondantes dans la nature et les importations ne les menacent absolument pas.
Troisième contrevérité qui s'effondre : l'élevage d'oiseaux en Europe, par des particuliers ou des zoos, serait à l'origine des importations et ferait disparaître les espèces. C'est tout le contraire et il suffit de réfléchir deux minutes pour le comprendre.
Dans la nature, 80 % des jeunes oiseaux qui naissent vont mourir en raison de prédateurs, de maladies, de faim, etc. Dans les élevages amateurs ou les zoos en Europe, c'est moins de 2 % des oiseaux qui vont mourir. Tout simplement parce qu'il n'y a pas de prédateurs, que les oiseaux sont bien nourris et comme les éleveurs y sont attachés comme à leurs chiens ou chats, ils les soignent quand ils sont malades.
Alors que de nombreuses espèces sont menacées de disparition dans la nature pour cause de destruction de leur habitat, elles sont heureusement définitivement sauvées grâce à l'élevage en Europe.
Par ailleurs, de très nombreuses espèces sont régulièrement reproduites chez les particuliers, et pour toutes celles-là, les importations cessent d'elles-mêmes , car elles sont devenues inutiles, étant donné qu'on a, en grand nombre, des oiseaux d'élevage magnifiques parfaitement adaptés au climats européens. Tout cela est facile à vérifier : chaque oiseau d'élevage est bagué à la naissance avec une bague fermée inviolable que l'on ne peut pas retirer. Cette bague possède un numéro d'identification, le tout étant consigné dans un fichier national.
En conséquence, c'est une erreur d'interdire les importations des rares espèces qui sont encore importées, car si elles ne sont pas sauvées par l'élevage, et que leur milieu disparaît dans la nature, elles disparaîtront définitivement.
Les fondamentalistes de l'écologie ne proposent toujours qu'une seule solution : l'interdiction.
Or, cette solution simpliste est le plus souvent la marque de l'extrémisme.
Il existe bien d'autres solutions intelligentes pour sauver les espèces en danger.
La fédération ProNaturA France propose l'application d'une écologie humaniste : celle qui au lieu de détester l'Homme, lui donne les moyens de s'améliorer et de participer à la préservation de la nature et des animaux.
Pourquoi, par exemple, ne pas associer tous les particuliers européens, éleveurs amateurs, qui le souhaitent au sein de Contrats de Sauvegarde des Espèces rares par l'élevage (CSE) supervisés par des scientifiques qui pourraient donner des conseils et suivre les plans d'accouplements destinés à éviter la consanguinité ?
Donner la possibilité au plus de citoyens possible de participer à la sauvegarde de la nature et des animaux menacés, par des actions concrètes telles que les CSE, voilà véritablement ce qui pourrait être synonyme d'écologie humaniste.
Traction animale : bravo à l'Union européenne.
Cette bonne nouvelle relevée dans la lettre de la société d'ethnozootechnie : la recherche en traction animale, qui a bénéficié d'une relance a présenté de nouveaux appareils. L'Union européenne a mis en place un fonds EPERON pour soutenir les actions innovantes en ce domaine.".
Les Hautes Autorités indépendantes seraient-elles devenues la nouvelle panacée universelle ?
N'est-il pas important de démystifier leur rôle ?
Les anciennes créations, comme le CSA, pouvaient se justifier par le souci de ne pas concentrer tous les pouvoirs entre les mains de l'Exécutif, accusé à l'époque d'ultra-dirigisme et de mise sous tutelle des médias.
Cette absence de courage est néfaste pour au moins deux raisons essentielles :
Comme les sociologues Patrick Champagne et Pierre Bourdieu l'avaient fait en leur temps à propos des sondages, certaines sommités commencent à avoir le courage de dire que, dans la grande majorité des cas, on peut choisir un protocole ou une méthode d'analyse scientifique qui permet d'aboutir exactement au résultat que l'on attend...
2°) Elle est un mauvais coup porté à la démocratie.
Ainsi vient-on de nous annoncer lors du Grenelle de l'environnement que pour régler le problème des OGM, on allait créer une Haute Autorité indépendante.
A peine le Grenelle de l'environnement terminé qu'on nous annonce déjà la tenue d'un Grenelle de la protection animale, avec à la clef.....la création d'une Haute autorité indépendante de la protection animale.
Malheureusement les créations récentes ne semblent pas dominées par le même souci pluraliste, mais plutôt par l'envie de se débarrasser de sujets brûlants et encombrants dont on ne sait que faire. Les OGM en sont l'exemple type.
En refilant le bébé à un conseil de "Scientifiques", le pouvoir politique fait coup double :
- l'opinion publique étant partagée, il évite de diriger contre lui le ressentiment de tous les mécontents (individuels et associations) qui passent leurs journées à envoyer des lettres aux députés et faire signer des pétitions, en mettant en exergue un argument imparable "Ce sont les Scientifiques qui l'ont dit, et comme chacun le sait, les scientifiques ne se trompent jamais...."
- en ne prenant pas la décision lui même, il évite le précédent du sang contaminé, c'est à dire de voir éventuellement sa responsabilité engagée devant une Autorité judiciaire civile ou pénale.
1°) Elle conforte dangeureusement l'idée que les scientifiques ont toujours raison et ne se trompent jamais.
Or, cette idée simple est à relativiser.
On peut prendre un exemple parlant pour cela : une "étude scientifique" récente, publiée dans un journal médical britannique "prouve" que les végétariens sont plus intelligents et réussissent mieux que les autres.
Et des "études scientifiques" de ce genre, commandée par certains lobbies, il en existe à la pelle.
Peut-être aurait-il été plus judicieux avant de diffuser cette information en masse de se demander si les scientifiques en question étaient proches d'un courant de pensée en particulier, par exemple celui du végétarisme idéologique ou du véganisme ?
En réalité, et tout le monde le sait très bien, de la composition d'un "Conseil scientifique" va dépendre le résultat des rapports qu'il remettra.
Or, l'enjeu est de taille et il serait sans doute bon de se départir d'une trop grande naïveté.
On voit précisément le danger : si les extrémistes de la protection animale à buts véganiens veulent que soit instituée une "Haute Autorité de la Condition Animale", qui sera une Autorité administrative indépendante qui se prononcera, notamment, sur le fait de savoir si telle ou telle méthode d'élevage est compatible avec les besoins physiologiques et psychologiques de l'animal et son bien-être, ce n'est pas un hasard. Ils ont déjà proposé toute une liste de scientifiques "maison" pour noyauter cette "Autorité" . Sur le papier, tous ces "scientifiques" sont des Universitaires ou des Chercheurs. Ils font d'ailleurs déjà de temps à autres des colloques à Paris, pour convaincre les foules et crédibiliser le discours de certaines associations. La suite n'est pas bien difficile à saisir tellement la ficelle est grosse : une fois nommés , ils feront des "études" scientifiques allant dans le sens recherché par les "protecteurs" des animaux à buts végétariens. Et petit à petit, ils interdiront toutes les pratiques qui ne leur plaisent pas ( élevage en épinette : chapons, foie gras, lapins en clapier, chasse, etc.). Et si certains tentent de s'y opposer, on vous retorquera : "comment Monsieur, osez-vous vous opposer à la preuve scientifique ?".
Lorsqu'un candidat à une élection se présente, il s'engage sur un programme et des idées. En votant pour Untel, on s'attend à ce que ses actes s'inscrivent dans telle filiation idéologique. Les Hommes politiques se sont toujours entourés de "conseils", fort heureusement.
Mais remettre un pouvoir de décision à une "Autorité indépendante", c'est franchir un pas autrement plus grave et c'est trahir la confiance des électeurs qui désiraient être représentés par un homme ou une femme qu'ils ont élu et dont ils connaissent les idées.
En effet, les Hommes politiques, qui sont pourtant les représentants du Peuple, seront pieds et poings liés, puisque, par exemple, l'Autorité de la condition animale sera indépendante, ils n'auront plus rien à dire et ne pourront s'y opposer.
Et il sera trop tard pour agir. Le risque est connu : en agissant en coulisse pour noyauter ou influencer la composition d'une telle Autorité indépendante, il sera possible pour une minorité d'imposer sa volonté à la majorité, au mépris de toutes les règles de la démocratie.
En France, on adore se lier tout seul les pieds et les poings et couler notre économie...
Alors, Mesdames et Monsieur les Politiques, s'il vous plaît, rendez un service à la démocratie : exercez pleinement vos responsabilités et ne vous défaussez pas sur de pseudos Autorités indépendantes, qui peuvent vite devenir incontrôlables et déraisonnables.
Tout le monde y gagnera.
L'UNION EUROPEENNE EPINGLEE POUR SES PRATIQUES ABUSIVES
Plusieurs grands journaux européens, dont, en France, l'hebdomadaire Marianne, viennent d'épingler l'Union Européenne pour des pratiques indignes d'une entité qui se dit démocratique.
Depuis quelques temps, l'Union européenne dit " consulter les citoyens par internet ".
Mais il y a pire : l'Union européenne compte justifier ses décisions politiques par les résultats obtenus aux " sondages sur internet ". Ainsi, les consultations sont tellement confidentielles que certaines ne recueillent pas plus de 20 voix. Mais cela suffit à l'Union européenne pour affirmer que 70% des Européens sont d'accord avec telle ou telle proposition. Tout cela en se gardant bien de souligner qu'il s'agit de 70% des 20 ou des 200 personnes qui ont répondu. A ce rythme, à quand le rétablissement de l'esclavage par 15 voix contre 5 ?
Autre problème de taille : les ultra-minorités agissantes, comme les végétariens idéologiques, sont à l'affût de ce genre de consultations. Elles se préviennent par internet et comme quelques centaines de voix suffisent pour influer sur le résultat, c'est très facile d'obtenir le résultat qu'elles souhaitent.
Enfin, ce système est très dangereux à l'égard des minorités non agissantes, comme les ruraux.
Les médias et les intellectuels ont délivré un carton rouge pour ces pratiques abusives. Ce n'est pas comme cela que l'Union européenne se fera appréciée. |