II- Deux entités :
Pour des raisons sanitaires, il est souhaitable de diviser la ferme en deux entités.
1°) Une première entité serait composée de la ferme pédagogique et de présentation proprement dite.
Si elle contenait l'ensemble des animaux reproducteurs, et qu'une épidémie apparaisse, il existerait
un risque trop important que tous les efforts de sélection soient anéantis d'un seul coup par la
perte de tous les reproducteurs.
De plus, d'autres expériences ont montré que le grand public, peut, sans bien sûr en être conscient
et responsable, apporter des bactéries et autres microbes sur ses habits, chaussures, en caressant
les animaux, etc. Et il n'est pas question de faire revêtir à chaque visiteur une tenue antibactérienne.
Ce serait exagéré.
Cette ferme présenterait dans un cadre naturel et en respectant des conditions de confort et de bien
être, au moins un mâle et plusieurs femelles de chaque race alsacienne. Et sur le même principe,
à l'intérieur de chaque race, chaque couleur (variété) serait également représentée par un mâle
et plusieurs femelles.
La ferme pourrait contenir une salle d'exposition avec des panneaux pédagogiques expliquant les
différentes étapes de la vie des animaux, leurs besoins, leur nourriture etc. A l'instar des
panneaux qui avaient été conçus pour le musée vivant de la basse-cour en Normandie.
On apprendrait aux enfants à respecter les animaux, à les manipuler en douceur.
On leur ferait prendre conscience de l'importance de protéger la biodiversité.
Dans cette salle, ou une pièce annexe, une couveuse serait installée, et les enfants pourraient
assister en direct à des éclosions.
Dans une autre pièce, des éleveuses vitrées permettraient aux enfants et au public de suivre
la croissance des petits animaux.
Au dehors, des parcs suffisamment spacieux permettraient aux jeunes animaux d'être séparés par
âge et de croître en toute quiétude. Des coins pique-nique pourraient être aménagés autour de
ces parcs pour le public.
Une salle fermée spéciale pique-nique pourrait également être prévue, où le public pourrait se
restaurer en cas de mauvais temps. Il pourrait y être vendu des aliments à emporter provenant
des animaux de la ferme et/ou des plats typiques conçus à partir des animaux de races alsaciennes
suivant le cahier des charges CSE.
Une pièce spéciale, ou un abri protégé des vents contiendrait les clapiers des lapins, permettant de
découvrir les différentes races.
A un autre endroit, pourraient être installés des clapiers où les enfants pourraient venir caresser
les lapins sous la surveillance de leur enseignant.
En ce qui concerne les pigeons, on pourrait s'inspirer d'une réalisation intelligente qui existe
au zoo de la Wilhelma dans le Bade Württemberg.
Les citadins ont toujours l'habitude de voir des pigeons adultes, mais ignorent bien souvent
tout des différentes étapes de la couvaison et de la croissance des petits.
Il pourrait être construit une volière avec une glace sans tain, derrière laquelle seraient adossées
les cases contenant les nids des pigeons. Les pigeons seraient des pigeons des races de la Région.
Ainsi les enfants seraient certainement très heureux de découvrir les mille et un soins que les
parents pigeons apportent à leurs petits. Ils pourraient assister à des éclosions en direct sans
déranger les pigeons et cela plaît toujours énormément aux enfants.
2°) Station de reproduction et de sélection.
Elle aurait deux buts principaux :
- permettre la sélection d'un nombre importants de reproducteurs.
- permettre la production de produits de qualité "terroir alsacien"
Elle peut être implantée non loin de la ferme pédagogique, pour une question de facilité de gestion.
Elle ne doit pas être trop proche non plus pour éviter tout problème sanitaire.
a) Permettre la sélection d'un nombre important de reproducteurs.
Les reproducteurs entreraient dans des programmes de sauvegarde et d'amélioration de la race.
La responsabilité de la sélection serait confiée aux clubs de races afin que les produits qui sortent
de cette ferme, qu'ils soient vivant ou non, correspondent parfaitement au standard de la race. Que
le consommateur soit certain qu'il achète un produit de qualité issu d'une histoire millénaire. Et que
ces produits ne soient pas de mauvaises contrefaçons.
Les clubs pourraient faire appel à des juges et des scientifiques pour les aider dans la sélection.
Il s'agit de créer un véritable réservoir génétique. Les jeunes qui ne seront pas gardés au sein de
la station comme reproducteurs :
- pourront être vendus à des agriculteurs qui souhaitent produire des animaux de race.
La priorité sera donnée aux agriculteurs qui adhéreront à la démarche CSE avec cahier des charges pour
suivre la qualité du produit.
- pourront être vendus à des restaurants sous le logo "Race X, protégeons la biodiversité".
(par exemple "steak de vache vosgienne, protégeons la biodiversité").
b) permettre la production de produits de qualité "terroir alsacien"
L'objectif est, dans un premier temps, de créer une offre de produits de qualité qui incitera
les particuliers, mais aussi les restaurants à manger des produits issus du terroir alsacien
et à redécouvrir leur goût.
La station pourra assurer l'approvisionnement constant d'un petit nombre de restaurants réputés,
qui seront partenaires.
A terme, ProNaturA France souhaite, avec l'aide du Conseil Régional, lancer la micro filière
"restaurants".
(Et pourquoi pas ensuite, si cela marche bien, la micro filière "exportation").
L'Alsace abrite des dizaines et des dizaines de restaurants qui maintiennent une tradition alimentaire
bien vivante.
Les gens ne s'y rendraient-ils pas avec d'autant plus d'envie et de plaisir s'ils savaient qu'ils
vont déguster un foie gras issu d'une véritable oie de la race "oie d'Alsace" ou un pigeon de la
race "pigeon mulhousien" et qu'ils ont contribué par ce geste simple à sauver une espèce en voie de
disparition ?
La station d'élevage n'aura pas vocation à produire un grand nombre d'animaux abattus.
Elle ne veut pas se substituer aux agriculteurs.
Elle souhaite simplement ouvrir la voie et inciter les professionnels à produire des animaux de race de
terroir. Notamment en mettant à leur disposition de jeunes reproducteurs.
Pour cela, il faut leur montrer qu'il existe des débouchés. Et même créer ces débouchés ou les initier.
Le fait de passer une convention qualité "produits de terroirs haut de gamme" avec au départ un
petit nombre de restaurant, aura ensuite un effet d'engrenage. Si cette nouveauté plaît à la clientèle,
celle-ci augmentera et sera demandeuse.
Pour la satisfaire, de plus en plus d'autres restaurants voudront adhérer à cette convention
(qui pourrait avoir pour logo "produits de la Région Alsace, produits de notre identité" ; logo qui
pourrait être utilisé par les restaurants partenaires).
De fil en aiguille, ce qui était au départ expérimental deviendra un véritable marché et les agriculteurs
professionnels pourront y trouver des débouchés.
C'est toute la philosophie des C.S.E, qui associent les éleveurs professionnels, les éleveurs amateurs
et les instances politiques autour d'un projet commun de sauvegarde d'un patrimoine et de
valorisation économique de ce patrimoine.
III- Des projets d'avenir.
Il sera employé ci après le terme CSE.
Le projet CSE est joint en annexe.
Mais que les CSE existent ou pas ne change rien à la faisabilité de ces différents projets.
La ferme conservatoire pourrait être le siège social du suivi des différents CSE passés par race.
M. EGLIN, coordinateur des C.S.E. (03 81 37 27 95) est entré en contact avec le Poule et oie
d'Alsace Club qui y voit une très grande chance pour l'avenir de ces races pour l'instant menacées
d'extinction.
1°) Véritable foie gras d'oie d'Alsace.
Un CSE pour les oies d'Alsace semble très prometteur.
Le but est tout d'abord de recenser tous les professionnels qui fabriquent du foie gras avec de la
véritable oie d'Alsace. Ensuite de monter la filière " véritable foie gras issu de la race oie
d'Alsace" et d'inciter les autres professionnels à adopter cette race en leur trouvant des débouchés
dans les restaurants alsaciens.
Il sera également nécessaire de faire un recensement européen de tous les éleveurs de l'Union
européenne qui en possèdent. Il y en a un nombre important notamment en Allemagne, ce qui
permettra de réaliser, pourquoi pas un programme d'élevage européen avec la Fédération
Européenne de Zootechnie.
2°) Les vaches vosgiennes à l'honneur
Un CSE pour les vaches vosgiennes est également rapidement envisageable.
La station d'élevage pourrait, avec des scientifiques, étudier les causes de leur rusticité,
améliorer leur productivité. La vente de fromages réalisés exclusivement avec du lait de vaches
de race vosgienne pourrait être valorisée.
3°) Des lapins sablés des Vosges et des pigeons Mulhousiens dans nos assiettes.
Le lapin possède une viande dont les nutritionnistes ne cessent de vanter les qualités.
Des filières pourraient aisément être mises en place. Il est à noter que la Fédération des
aviculteurs d'Alsace Moselle souhaite que le lapin brun-marron de Lorraine également souvent
présent en Alsace et race à faible effectif, puisse faire partie de ce programme de sauvegarde.
Le pigeon est de plus en plus apprécié par nos concitoyens qui redécouvre ses qualités.
Il est triste de laisser le marché être envahi uniquement par des races américaines, d'autant
que le pigeon mulhousien se défend très bien. Sa mise à l'honneur, notamment dans les restaurants,
est plus que souhaitable.
3°) Cocorico pour les poules
En ce qui concerne les poules alsaciennes et les poules javanaises, la ferme expérimentale pourra
servir de station de sélection. Ces poules pourraient être notamment valorisées par l'œuf.
Il sera nécessaire de sélectionner les meilleures pondeuses, qui devront également répondre au standard.
L'alsacienne et la javanaise peuvent se valoriser l'une l'autre. En effet, les clients des restaurants
seraient certainement heureux de découvrir sur les tables un bel assortiment d'œufs à coquille bleu
turquoise (œufs de javanaises), à coquille blanche (œufs d'alsaciennes) associé avec des œufs rouges
chocolat (œufs de marans). Cet ensemble d'œufs cuits durs ou coque serait du plus bel effet et
susciterait la curiosité des convives.
D'autre part, les fermes auberges vosgiennes pourraient proposer des omelettes faites uniquement
avec des œufs d'alsacienne ou de javanaises, par exemple.
De plus, la poule d'Alsace a une chair fine, proche de celle de la Bresse-gauloise. La production
éventuelle de chapons est une filière à ne pas négliger.
Bien d'autres projets sont envisageables. Il faut faire appel à l'imagination de chacun.
Tous les projets sérieux seront étudiés.
Des projets concernant les variétés de végétaux du terroir alsacien pourraient également intégrer
ce projet d'ensemble.
Comptant sur votre aide, nous invitons chacun à nous aider à sauvegarder et à valoriser ces animaux
en voie de disparition.
Fédération Française des Associations pour une protection Non Anthropomorphiste de la Nature
et des Animaux-ProNaturA France
Suivi du dossier : Guillaume BAUMGARTNER
1 impasse des pierres 67000 STRASBOURG
06 83 69 25 57, mail : alsatix@gmx.de
1) Combien de races françaises de poules peut-on encore dénombrer dans notre pays en 2004 ?
A o 45
B o une centaine
C o 142
2) Un Jury de grands Chefs français dont Pierre TROISGROS a dégusté récemment 30 volailles de races françaises. Quelle place l'Alsacienne a-t-elle obtenue ?
A o 2ème place sur 30 (La Bresse étant classée 5ème)
B o 12ème place sur 30 (La Bresse étant classée 8ème)
C o 3ème place sur 30 (La Bresse étant classée
3) Où peut-on trouver aujourd'hui dans le commerce un poulet de Race Alsace ?
A o chez les meilleurs artisans bouchers d'Alsace.
B o sur la carte des restaurants 'Etoiles d'Alsace'
C o nulle part
4) Les 29 et 30 Novembre 2003 ont eu lieu à Soultzmatt et à Wolfisheim les championnats avicoles départementaux de la Poule d'Alsace. Combien d'animaux pour combien d'éleveurs ont-ils été exposés ?
A o 17 sujets pour 2 aviculteurs à Soultzmatt et 27 sujets pour 4 aviculteurs à Wolfisheim.
B o 133 sujets pour 35 aviculteurs à Soultzmatt et 280 sujets pour 55 aviculteurs à Wolfisheim.
5) En Alsace en 2004, à combien estime-t-on le nombre d'élevages avicoles familiaux de poules et coqs de race Alsace ?
A o environ 50
B o à peine une dizaine
C o une bonne centaine
6) Elevée jadis pour la qualité de sa chair, l'abondance de ses œufs et sa silhouette élégante, notre unique Poule d'Alsace :
A o aura quasiment disparu dans dix ans si l'on ne fait rien, comme sont en train de disparaître nos si nombreuses variétés de fruitiers.
B o peut encore être sauvée grâce à la création d'une ferme de sélection régionale et la mise en place d'une filière volaille gastronomique.
C o pourrait dans une dizaine d'années concurrencer la cigogne pour ses talents d'ambassadrice de l'Alsace ( volet gastronomie ! ) en devenant, après la Poule de Bresse, la deuxième volaille AOC française du genre Gallus.
(plusieurs réponses sont admises pour la question 6)
7) Question : voulons nous d'un second oiseau pour l'Alsace ?
A o OUI POURQUOI PAS.
B o NON.