Nous ne verrons pas dans ces quelques lignes, les 39 espèces québecoises mais seulement les plus représentatives ou les plus originales, il nous faut bien faire un choix.
L'appellation ou la dénomination de certaines espèces pourra surprendre, puisque nous allons les nommer par leurs noms qui servent à les désigner au Québec. Le nom scientifique restant celui employé dans le monde entier bien entendu.
Le cygne siffleur (Cygnus columbianus columb.) ![]() Comme tous les cygnes de l'hémisphère nord, son plumage est entièrement blanc. Son bec est presque noir
avec une petite tache jaune orangé qui part de la base du bec jusqu'au bord de l'oeil.. Sa masse
varie de 7 à 7,5 kg chez le mâle et de 6,5 kg environ chez la femelle.
Au Québec, il n'est qu'un visiteur occasionnel. La ponte se compose de 3 à 5 oeufs que la femelle couve seule pendant environ 32 jours dans un nid situé le plus souvent au bord de eau. Mais il arrive également d'observer certains de ces nids assez éloignés de tout point d'eau. En élevage : peu de sujets, tout au moins en Europe. Sa reproduction est assez rarement signalée. |
Le cygne Trompette (Cygnus cygnus buccinator) ![]() Plus lourd et plus grand que le cygne siffleur, 12 kg pour le mâle et 10 kg pour la femelle, on le
rencontre sur les lacs, dans les grands espaces marécageux et sur les rivières. A terre, il cherche
sa nourriture jusqu'au milieu des chaumes. En hiver, il fréquente les embouchures des rivières.
Il niche dans l'Alberta, la Colombie britanique, le Wyoming et dans une partie de l'Alaska. Jadis
il nichait jusque dans la province du Québec qui se nomme : Eastman.
La nidification En principe le nid est construit sur un ilot au milieu ou au bord d'un lac ou d'un étang d'eau douce. On peut en rencontrer en zone marécageuse. C'est un volumineux amas de végétation aquatique, garni de duvet qui servira ensuite à recouvrir les 5 à 8 oeufs pondus par la femelle. Les petits viendront au monde après 32 à 34 jours d'incubation. Comme chez tous les cygnes, les deux parents s'occuperont et protégeront leurs jeunes pendant plusieurs mois. |
La Bernache canadienne (Branta canadensis) ![]() Nous ne parlerons que de la forme nominale, délaissant volontairement les 11 autres sous espèces de
cette bernache qui est au Québec appelée très souvent : outarde.
Tout le monde ou presque est capable de la décrire. Les couleurs qui composent son plumage sont au nombre de trois : le blanc, le noir et le gris-brun. Le blanc recouvre la gorge, le haut de la poitrine et l'abdomen sont parsemés de petites plumes grises donnant à l'ensemble un aspect gris clair le noir : la tête, le cou et la queue, le gris-brun : le reste du corps. Sa masse est d'environ 5 kg chez le mâle et de 4,3 kg chez la femelle. Outre le Québec, elle se rencontre dans tout le sud-est du Canada et le nord-est de l'Amérique du Nord. C'est une grande consommatrice d'herbe et de pousses tendres, elle ne dédaigne pas les plantes et herbes aquatiques. Elle niche depuis le nord de la province jusqu'au sud de la baie de James. La ponte : 5 à 7 oeufs que la femelle couve seule pendant 28 jours. Très souvent gardée en élevage, elle se reproduit bien. On peut même dire qu'elle se reproduit très bien si elle est détenue dans de bonnes condition. Elle n'a besoin d'aucune aide pour mener à bien l'incubation et élever ensuite sa nichée. |
Le canard Huppé (Aix sponsa) ![]() Ce canard, qu'en Europe on appelle Carolin, est ici abondant bien que sa population ait subi un
fort déclin au début de ce siècle. Par la suite, tout au moins depuis les années 70, ses effectifs se
sont remis à augmenter, ils étaient à cette période estimés à environ 1 million d'individus.
C'est un excellent voilier zigzagant à travers les branches des arbres avec une exceptionnelle facilité. La forêt, c'est son domaine, c'est là qu'il niche. Raser une forêt, c'est amputer d'autant son habitat. Le mâle richement coloré diffère de sa femelle à la livrée beaucoup plus terne. C'est dans les arbres creux ou les grosses branches creuses que la femelle établit son nid, parfois même très haut. Elle pond en moyenne l0 à 12 oeufs qu'elle couvera seule pendant 30 jours. A la naissance les petits se lanceront dans le vide et se dirigeront sous la surveillance de leur mère vers l'eau où ils se mettront presqu'immédiatement à la recherche de nourriture (larves et petits insectes). Très souvent gardé en élevage où il se reproduit dès sa première année. C'est par excellence le canard du débutant qui désire se lancer dans l'élevage des anatidés. |
L'Eider
Remarquable (Somateria spectabilis) ![]() C'est un oiseau
extraordinaire de beauté, qui est malheureusement difficile à observer dans la nature. Sa tête est ornée
d'une protubérance frontale d'un jaune intense qui lui donne l'apparence que son front est gonflé.
Le sommet de la tête et l'arrière du cou sont gris bleu, les joues :
verdâtres, son bec est rouge. Le reste du corps est bicolore : noir et blanc.
La femelle, comme c'est souvent le cas pour les anatidés de l'hémisphère nord est dans l'ensemble gris-brun ce qui lui permet de passer inaperçue. Le mâle pèse environ 1,7kg et la femelle 1,5kg. Sa population est évaluée à environ 400 000 individus, mais ce chiffre n'est pas forcé-ment le reflet de la réalité. Comme il vit une par-tie de l'année en mer, et qu'il niche dans des zones difficiles d'accés, les comptages ne sont pas aisés. Sa zone de reproduction se trouve essentiellement dans le nord du Québec (baie Stupart, rivière Kogâluk) et probablement dans le nord du Labrador. Un bon nombre de ces oiseaux hiverne sur les eaux libres au large du Labrador et du Golf Saint Laurent. La ponte se compose en général de 4 oeufs que la femelle couve seule pendant environ 24 jours dans une dépression du sol qu'elle tapisse de duvet et de plumes. Ce nid est situé au milieu des hautes herbes, proche de l'eau De plus en plus souvent gardé en élevage, de nombreux cas de reproduction sont chaque année signalés. En Angleterre quelques éleveurs se sont intéressés à lui et le reproduisent maintenant régulièrement. |
L'Eider Commun (Somateria molissima dresseri) ![]() Il ressemble à s'y méprendre à l'Eider européen. Chaque printemps, sur quelques îles québécoises
de l'estuaire du Saint Laurent, 30 000 Eiders viennent dans l'intention de s'y reproduire. L'île
Bicquette, d'une superficie de 15 hectares dont la presque quasi totalité est recouverte de conifères
et qui se situe à 10 km de la terre ferme, en reçoit à elle seule environ 20 000.
Jadis, c'est à dire, pendant près de deux siècles les colons avaient surexploité les Eiders en pillant les nids, en vendant le duvet et les oeufs. En 1939, cette île n'en recevait plus que 200 couples. Actuellement on y récolte encore le duvet, deux ramasseurs officiellement agréés sont chargés de cette besogne. Il niche souvent en colonie, le fond du nid est composé de matières végétales, c'est le pourtour qui est très largement tapissé de duvet. Ce nid, souvent proche de l'eau (de mer) quelquefois abrité du vent par un rocher ou un tronc d'arbre, contient quatre à six oeufs de couleur olive couvés par la femelle pendant 28 - 29 jours. Les petits sont parfois regroupés dans des crèches où il n'est pas rare de voir plusieurs femelles accompagnant 30 à 50 canetons. Niche également dans les baies d'Hudson, de James et d'Ungava, sur la côte nord du golfe Saint Laurent et sur le cours inférieur du fleuve Saint Laurent. En élevage, quelques cas de reproduction signalés en Amérique du Nord ainsi qu'au Canada, mais rare en Europe. |
Sarcelle à Ailes Vertes (Anas carolinensis) ![]() C'est le plus petit canard que l'on puisse rencontrer au Québec, on différencie le mâle de la sarcelle
à ailes vertes par rapport à celui de la sarcelle d'hiver européenne, par la bande verticale,
blanche ou gris clair, qui sépare le flanc de la poitrine. Seul le mâle de la sarcelle à ailes vertes
possède cette barre. Les femelles des deux sous-espèces se ressemblent.
L'habitat : elle fréquente les étangs,les marais et les rives peu profondes des lacs. En hiver, on en trouve sur les grèves et les eaux salées ou saumâtres. Le nid, généralement dissimulé par une touffe d'herbe ou par un petit buisson, contient de 8 à 12 oeufs dont la couleur varie entre le blanc et le beige olive pâle. C'est la femelle qui couve durant 21 à 23 jours. Elle niche depuis le centre de l'Alaska, le nord-ouest et la partie centrale du Canada continental, jusqu'à la Californie, au nord du Mexique.... Au Québec, cette sarcelle niche depuis Norman Wells, au Grand des Esclaves, dans les marais de l'île Grassy, dans le nord du Manitoba etc.... En élevage, elle se reproduit bien, fréquente chez les amateurs. |
Petit Garrot (Bucephala albeola) ![]() Le mâle adulte en plumage nuptial a la tête foncée avec des chatoiements très prononcés de couleurs :
verte, pourpre et bronze avec un grand triangle blanc qui commence derrière l'oeil et se prolonge
vers le haL et l'arrière de la tête. Le cou, la poitrine et le ventre sont blancs, le dos noir,
la queue grise. La femelle a la tête et le dessus du dos anthracite, une petite tache blanche se
trouve au niveau de l'oreille. La poitrine, les flancs et ventre gris clair. Au printemps, les mâles sont très ardents et courtisent assidumer les femelles que ce soit sur terre ou dans les airs. Ils sont à cette époque de l'année assez querelleurs envers leurs adversaires. En migration il est assez abondant dans le sud-ouest du Québec. Il semble que ce soit la femelle qui recherche et choisisse l'emplacement du nid, c'est en général un trou dans un arbre qui a bien souvent été creusé par un ou plusieurs pic-verts. La ponte se compose de 8 à 9 oeufs qui sont couvés par la femelle pendant une trentaine de jours. Les jeunes sont volants entre 50-55 jours. En élevage, il est fréquemment détenu et se reproduit régulièrement. | >
Bec-Scie Couronné (Mergus cucullatus) ![]() Mâle et femelle possèdent tous deux une huppe, elle est cependant plus petite chez la femelle que
chez le mâle. Ce dernier, en plus d'avoir la faculté de la développer ou de la rabattre sur la nuque,
modifiant ainsi son apparence en très peu de temps, est certainement l'un des plus beaux becs- scie
qui soient. Bien entendu, tout est affaire de goût.
Ses couleurs principales sont au nombre de trois : le noir, le blanc et pour les flancs, une combinaison de beige et de roux. La femelle, comme c'est souvent le cas, ne possède pas ces magnifiques couleurs. Elle est brune avec cependant le dos plus foncé. Le nid se trouve dans une cavité d'arbre creux ou dans une infractuosité de rocher. Une ponte moyenne se compose d'une dizaine d'oeufs qui sont couvés par la femelle 32 jours environ. Distribution au Québec : il niche dans le sud (Montréal, Saint-Cyril de l'lslet) peut-être un peu plus au nord jusqu'au Poste-de-Mistassini. L'élevage : élevé au Québec ainsi que dans le reste de l'Amérique du nord depuis environ 30 ans, il se reproduit très bien. |
L'oie Blanche (Anser coerulescens atlanticus) ![]() Appelée en France Grande Oie des neiges. Chez cette sous-espèce, il n'y a pas de phase bleue,
au sol elle parait totalement blanche, en vol, on peut apercevoir ses grandes rémiges de couleur noire.
Au Québec, une partie de sa population stationne au Cap Tourmente sur environ 150 km le long du fleuve Saint-Laurent. Sur les trois sites principaux de regroupements : Cap Tourmente, Montmagny, Saint Vallier le nombre d'oies blanches qui y stationne est évalué à 200 000. Une autre partie de sa population ne fait que traverser deux fois par an cette région lors de ses migrations de printemps et d'automne. Lors de ces déplacements migratoires, elles évitent les régions trop fortement boisées, mais s'arrêtent plus volontiers dans les marais d'eau douce ou saumâtre, sur les lacs, sur les champs de céréales... Là, au Canada pour l'instant il n'y a pas encore trop de problème avec les cultivateurs, mais aux Etats Unis, leur pays d'hivernage, il en va différemment car elles se rabattent sur les cultures de blé d'hiver lorsque les marais sont gelés. Au Québec, la chasse à l'oie blanche est une tradition ancestrale, mais elle est très règlementée. Dans la réserve du Cap Tourmente, environ 250 permis sont accordés chaque année. Ils sont tirés au sort sur plus de 10000 demandes. Les oiseaux qui sont tués, sont au préalable pesés, mesurés et étudiés avant d'être enfin remis aux chasseurs. Le mâle pèse environ 3,3 kg et la femelle 2,8 kg en moyenne. Elle niche en colonie, mais des nids isolés sont quelquefois signalés. Le nid se trouve au sol dans une dépression de terrain, garni de mousse séchée, de fines brindilles et de duvet. La ponte se compose de 4 à 5 oeufs que la femelle couve seule pendant 24 jours. |