LE FAISAN DE WALLICH

Catreus Wallichi

Le faisan de Wallich est unique en son genre, il n'existe aucune sous-espèce. Ce fait est confirmé par tous les auteurs qui l'on décrit, ils confirment que le genre Catreus ne comprend qu'une seule espèce.

Les amateurs ne connaissant pas bien les faisans, le considèrent en général comme un faisan à longue queue. D'autres pensent plutôt au faisan noble, car de chaque côté de la tête, une marque rouge assez développée entoure l'oeil. Son plumage est brun avec cependant le dos le croupion et les couvertures de la queue brun jaunâtre. La femelle ressemble assez au mâle, bien que plus terne. Mâle et femelle sont porteurs d'une petite huppe.

Les deux sexes sont bruyants, et leurs cris ressemblent à celui des Hokis, "Cher-a-per, cher-a-per, cher, chéria, chéria" mais ils restent néanmoins des Wallich. Ils émettent d'autres cris comme par exemple, un léger "Waak-waak" quand ils sont à leur aise, ou également un "tok-tok " lorsqu'ils prennent la fuite, dérangés par un intrus ou un prédateur.

Le Wallich habite dans les longs et étroits territoires de l'Himalaya à partir du Kaschmir occidental jusqu'au Népal et Sikkim. Ces territoires sont situés entre 72° et 88° de longitude ouest et de 27° à 35 ° de latitude nord.

Les hauteurs où il vit, atteignent de 1 500 à 3 000 m ; couvertes de forêts de pins et de prairies.

Certains Wallich ont choisi de vivre dans la partie orientale de l'Himalaya, région aux reliefs et versants abrupts, couverts de hautes herbes et de quelques arbres. D'autres vivent dans la partie occidentale, couverte de forêts de pins, et un peu plus haut, dans les prairies.

Si le Wallich est monogame, il vit en petits groupes à l'état sauvage.

Il cherche sa nourriture en fouillant à l'aide de son puissant bec, gratte la terre de ses pattes. Sa nourriture : de la verdure, des graines, des baies et des insectes, il ne recule pas devant une souris ou un petit oiseau qu'il aime à mettre à son menu.

La période de ponte se situe à partir de la fin avril dans les régions les plus basses, et au début de juin dans les régions les plus hautes.

La femelle dépose environ de 9 à 14 oeufs par ponte, dans un nid bien caché, soit dans les hautes herbes, dans les broussailles, ou sur les difficiles rebords de la montagne.

La population des Wallich à l'état sauvage semble très réduite et presque exterminée

Le W.P.A. depuis une quinzaine d'années, a mis sur pied une campagne de reproduction du Wallich, en collaboration avec AVIORNIS et de ses adhérents. C'est un travail de longue haleine qu'il faut encourager.

Description
Dans une première ébauche, nous avons vu quelques détails de ses couleurs qui sont un excellent camouflage entre les herbes et les rochers.

Le coq a une huppe brun noir, une tête brune, ses plumes centrales et finales plus foncées. Le cou est jaune clair souligné de fines plumes noires et grises. Son dos est brun roux avec des dessins noirs sur la fin des plumes. Les plumes de la queue sont brun-jaune nuancé par du brun foncé accentué par de larges bandes noires.
Le menton, la gorge, la nuque et la partie supérieure de la poitrine sont gris-clair, l'arrière est gris-jaune, le bec est jaune, les pattes grises. Le reste des plumes de la poitrine et les flancs sont gris. Le ventre est brun noir. La face est rouge.
La longueur totale du coq varie entre 95 cm et 1 m. Les ailes mesurent de 23,5 à 27 cm, la queue de 45 à 58 cm, et ses tarses de 7,5 à 7,8 cm. Son poids se situe entre 1,5 et 1,7 Kg.
La poule ressemble au mâle, mais elle est un peu plus petite, elle a une huppe également plus petite, et ses dessins sont moins prononcés.
La partie supérieure de son corps est brun noir, le menton et la gorge sont blanc-jaune. Son ventre est clair, ses flancs sont jaunes avec des bandes noires. Le dessus de la tête est brun noir avec des dessins jaunes.
Sa longueur est de 80 à 95 cm, ses ailes de 22,5 à 24 cm, sa queue de 32 à 47 cm, et ses pattes (tarses) de 6 à 6,5 cm. Son poids est d'environ 900 à 1 050 g.
Les poussins ressemblent plus à de petits perdreaux qu'à des faisandeaux. Leur tête est brun jaune claire avec un brun "chocolat" sur le dessus et une fine ligne noire partant du bord de l'oeil jusqu'à l'oreille. La nuque et le dessus de la tête sont piquée de gris. Le menton et la gorge sont blanc crème, et le reste grisâtre.
Les jeunes oiseaux dans leur premier âge ressemblent à leur mère mais sans huppe.
Les oeufs de Wallich sont de couleur crème avec des reflets brunâtres du côté de la poche d'air. Leurs dimensions sont d'environ 54 x 39 mm. Leur poids tourne autour de 72 grammes L'incubation dure 26 jours.
Le Wallich n'a pas de parade particulière comme les autres faisans. On peut dire que c'est une pâle imitation de celles des faisans à longue queues. Il est adulte, donc reproductif dès la première année.
Nous avons en volière des oiseaux reproducteurs, ils pondent de 20 à 25 oeufs par ponte. La fécondation est en général assez bonne, et les poussins naissent après 26 jours sans trop de difficultés.
Le Wallich est un oiseau résistant qui se comporte assez bien sous nos climats.
Les volières dôivent être bien proportionnées, environ 15 à 20 m2, avec un endroit couvert de 4 à 6 m2 où ils peuvent se mettre à l'abri des intempéries. Prévoir pour cet abri une hauteur d'environ 1,50 m. Le sol sera recouvert de 10 cm de sable de rivière où les faisans pourront prendre leur bain de sable.
Les mangeoires et abreuvoir doivent être placés au sec.
La partie extérieure est semé de gazon qui sera protégé par un grillage, pour éviter que les faisans le labourent.
Dans un angle, on pourra planter quelques plantes et arbustes (feuillus et conifères). Ils protégeront les oiseaux des intempéries et leur offriront un abri naturel.
Pour la constitution du couple, il faut faire attention au début de l'installation des oiseaux dans la volière, car les coqs et les poules qui n'ont pas l'habitude de vivre ensemble, peuvent devenir agressifs. Pour cela on les installe une à deux semaines dans la même volière, mais séparés par un grillage, et dès qu'ils auront appris à se connaître un peu mieux, on les met ensemble.
Il est préférable de ne pas les installer dans une volière en compagnie d'oiseaux plus petits qu'eux.
Sachez également qu'ils peuvent se croiser avec d'autres faisans comme les Koklas, les Argentés, etc...

La nourriture
Une bonne qualité de granulés additionnés d'un mélange de graines pour le repas principal, des légumes et des fruits comme friandise leur conviennent très bien.
Si on veut les rendre plus familier et même les apprivoiser, on peut leur distribuer de temps en temps des vers de farine qu'ils affectionnent particulièrement.
Il leur faut à disposition de l'eau propre, comme pour tous les oiseaux, mais nous pensons qu'il n'est pas nécessaire d'insister sur ce chapitre.

Importation on Europe
Les premiers faisans de Wallich ont été introduits en Angleterre en 1857, et un an plus tard, les premiers jeunes virent le jour.
Entre 1860 et 1863, divers oiseaux étaient envoyés depuis l'Inde vers la France et l'Angleterre.
Un grand nombre de ces faisans ont disparu d'Europe pendant la première guerre mondiale. Cela a duré jusqu'en 1933, date à laquelle on les a vu réapparaître dans les jardins zoologiques et chez les éleveurs particuliers.
Après quelques années, l'élevage des Wallich se porta si bien, qu'on essaya en France , en Allemagne et en Angleterre, d'en faire des faisans de chasse, mais toutes les tentatives se soldèrent par des échecs.
Ils s'éparpillaient très vite dans la nature, ne se retrouvant pas toujours pour s'accoupler. La descendance n'étant alors pas suffisante pour créer des "populations sauvages".
Le Wallich n'est pas un oiseau très populaire, c'est probablement à cause de la couleur impersonnelle de sa livrée ou de sa modeste parade nuptiale, mais on en trouve cependant chez quelques amateurs. C'est pourtant un oiseau très attachant.
A l'état sauvage, on l'a dit précédemment, le Wallich est en voie de disparition, il est d'ailleurs inscrit dans l'annexe I de la Convention de Washington. Le WPA avec l'aide d' AVIORNIS, tente de remédier à la situation.
L'avenir nous dira, si l'amélioration est effective.

Alain Saint-Jean


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