A qui profite le crime de la grippe aviaire ?
Marché de Saint Août : la fédération ProNaturA France salue le courage des autorités. Ce marché a pu avoir lieu malgré les mesures d' "protection" contre la grippe aviaire !! Voir la rubrique ProNaturA-France signale les actions positives ou négatives
Bébé animaux

ProNaturA France et ses membres lancent une rubrique internet "Bébé animaux". Si vous avez envie de faire connaître gratuitement vos animaux, de faire partager au plus grand nombre l'émotion que vous ressentez lors d'une naissance, envoyez-nous vos plus belles photos de bébés animaux avec l'espèce, la race et la variété correspondante. Un comité de sélection fera son choix et elles seront ensuite afichées sur le site.
Fédération ProNaturA France
11 rue de la Combe Séverin
25230 DASLE

Objet : questions aux députés en matière de protection des animaux et de la biodiversité domestiques

Madame, Monsieur,

La fédération ProNaturA France milite pour une conception raisonnable, humaniste et non anthropomorphiste de la protection des animaux et de la biodiversité (voir présentation ci-jointe). Elle rassemble plus de 200 000 membres et touche, par ses revues associées, plus de 3 millions de lecteurs, parmi les 8 millions de particuliers, éleveurs amateurs et professionnels de France.
Afin de se déterminer dans leur vote, nos membres seraient intéressés de connaître vos positions, plus particulièrement sur les points suivants :
1) Écologie humaniste et protection animale non anthropomorphiste
À l'initiative de plusieurs associations, dont ProNaturA France, des scientifiques - agronomes, anthropologues, biologistes, juristes, philosophes, sociologues, vétérinaires - spécialistes à divers titres des animaux, ont élaboré un texte fondateur intitulé " Pour des relations équilibrées avec la nature et les animaux " (ci-joint).
Ce texte définit ce que peut être une écologie humaniste et, envers les animaux, une attitude de juste milieu : ni animaux " machines " ni animaux " sujets de droit ", mais des animaux objets de devoirs de la part de l'homme, devoirs qui doivent être définis selon une conception non anthropomorphiste, mais humaniste et scientifique de la protection animale, sous peine de dommages sociaux et économiques, voire écologiques, qui risquent de se révéler, à terme, préjudiciables aux animaux eux-mêmes. Ce texte traduit en outre les conceptions de la majorité silencieuse des Français et des membres de la communauté scientifique française.
Nous aimerions savoir comment vous vous situez par rapport aux positions exprimées par ce texte.
2) Statut juridique des animaux
En 2005, le Garde des Sceaux a demandé à Mme Suzanne Antoine un rapport sur un changement de statut juridique des animaux.
En recommandant d'accorder aux animaux une personnalité juridique, le rapport Antoine vise à donner, aux associations extrémistes de protection animale, des possibilités d'attaquer devant les tribunaux tous ceux qui ne partagent pas leur point de vue, et, par là, de ruiner des secteurs entiers de la production animale comme l'élevage des lapins en clapier et pas en garenne, l'interdiction des chapons, des poulets de Bresse ou du Gers élevés en épinette, la production de foie gras, les courses de lévriers, de taureaux, de pigeons voyageurs, etc. - tous ces secteurs et d'autres étant déjà fragilisés par des réglementations exagérées sur le transport des animaux, rendant celui-ci pratiquement impossible, par les interdictions ou difficultés et obstacles à réaliser des expositions-concours, échanges et importations d'animaux, pourtant indispensables aux élevages, sous prétexte de motifs sanitaires, par l'interdiction de la taille des oreilles et de la queue des chiens, qui pose problème à de nombreuses races comme le bouvier des Flandres, le doberman, les braques, etc. (voir, ci-joint, l'analyse du " rapport Antoine " par des scientifiques).
Nous aimerions connaître votre position sur cette question du statut juridique des animaux.
3) Reconnaissance et sauvegarde de la biodiversité domestique
Alors que, selon un rapport récent (décembre 2006) de la FAO, 20 % des races animales sont menacées d'extinction et que, sur plus de trente espèces de mammifères et d'oiseaux d'élevage, seulement quatorze (comme la vache Prim Holstein ou la poule Isabrown) assurent 90 % des apports alimentaires de source animale, la reconnaissance et la sauvegarde de la biodiversité domestique constituent une impérieuse nécessité, qui requiert la mobilisation de toutes les compétences et de toutes les énergies.
À cette fin, nous préconisons qu'au lieu de culpabiliser en permanence les citoyens, on leur donne la possibilité d'agir concrètement pour la sauvegarde de leur environnement et des espèces menacées. Nous proposons que les particuliers puissent participer concrètement à la sauvegarde d'espèces, variétés ou races animales rares ou menacées, en s'associant à des programmes de sauvegarde menés par des scientifiques et des associations (voir la présentation résumée du projet de CSE : Contrats de sauvegarde d'espèces ou races rares par l'élevage). Certaines espèces, disparues dans la nature, ont en effet été sauvées uniquement grâce à l'élevage amateur (bernache d'Hawaï, sarcelle de Laysan, etc.). Les parcs zoologiques et les fermes conservatoires n'étant pas assez nombreux pour effectuer ce travail seuls, leur action est utilement complétée par celle des éleveurs amateurs. C'est, d'un coup, 8 millions de personnes qui seront intéressées et verront leur travail de sauvegarde enfin reconnu et valorisé.
En outre, à côté d'une agriculture quantitative, il est urgent de favoriser une agriculture qualitative qui permette la sauvegarde de la diversité génétique et des variétés ancestrales, partie intégrante de notre patrimoine historique et culturel. La diversité des variétés anciennes d'animaux et de végétaux des terroirs, et ses mille saveurs, en créant de nouveaux débouchés, pourrait être à l'origine d'exportations et de richesse pour l'agriculture de demain.
C'est pourquoi nous préconisons l'instauration d'une " prime à la biodiversité " pour les agriculteurs qui acceptent d'élever une ou plusieurs de ces races ou variétés anciennes et rares d'animaux et de végétaux qui font partie intégrante de la biodiversité.
Nous souhaiterions connaître votre avis quant à ces deux propositions concrètes d'action pour la sauvegarde de la biodiversité domestique.
4) Vaccination contre la grippe aviaire et la fièvre aphteuse
Sans prétendre s'immiscer dans le problème au plan scientifique, ProNaturA a été choquée, comme une bonne partie de l'opinion publique, par les honteux massacres de millions d'animaux liés à la lutte contre la fièvre aphteuse et l'influenza aviaire. A priori, seule la vaccination permettrait d'éviter qu'ils ne se reproduisent.
Il est toutefois des maladies pour lesquelles la vaccination est couramment pratiquée, mais sans être accessible à tous les éleveurs, spécialement les éleveurs d'espèces rares ou de races anciennes, parce qu'il n'existe pas de vaccins disponibles en petits nombres de doses (1, 10 ou 50 doses) et qu'il s'agit d'élevages à petits effectifs. En effet, les fabricants produisent uniquement des vaccins par 1000 doses pour les élevages industriels. Le coût de dépôt d'un nouveau dossier d'AMM - plusieurs centaines de milliers d'euros - les dissuade évidemment de remédier à cette situation.
Pourrions-nous connaître votre position quant aux mesures concrètes à adopter en matière de protection et de santé animales, notamment pour la vaccination des animaux dans les petits élevages ?
5) Application abusive du principe de précaution
Ces dernières années, sous prétexte que des oiseaux sauvages sont morts de la grippe aviaire dans un département français (ce qui se produit régulièrement, sans conséquences, depuis des dizaines d'années et se produira sans doute encore longtemps), des mesures d'interdiction de toutes les foires et expositions-concours d'oiseaux et de d'animaux de basse-cour ont été prises, mesures qui ont réduit à néant de nombreux élevages d'espèces rares ou de races anciennes, qui sont étroitement dépendants de la circulation des sujets reproducteurs.
Nous vous serions reconnaissants de nous faire savoir quelles limites vous entendez fixer à l'application du principe de précaution en matière d'élevage et de circulation des animaux.
En vous remerciant par avance des réponses que vous voudrez bien apporter à nos demandes, réponses que nous communiquerons évidemment à nos adhérents, nous vous prions d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de nos salutations les plus distinguées.


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